Compliquée, la déclaration? Pour ceux qui ne voudraient pas aller voir un fiscaliste, une start-up propose une déclaration automatisée. (Photo: Shutterstock)

Compliquée, la déclaration? Pour ceux qui ne voudraient pas aller voir un fiscaliste, une start-up propose une déclaration automatisée. (Photo: Shutterstock)

Moins chère et plus rapide qu’un fiscaliste, une start-up a entrepris de révolutionner la déclaration fiscale. Mais le fiscaliste peut conseiller, ce qui n’est pas le cas de et de sa solution technologique. Le match a commencé.

Pourquoi la déclaration d’impôts échapperait-elle à la transformation digitale? Parce que les règles fiscales sont compliquées à comprendre et dans un langage souvent très spécifique?

C’est justement ce qui a motivé le trio Patrick Malget, professeur d’économie, et deux entrepreneurs, Jerry Weyer, et le député , à se lancer dans Taxx.lu. Le site internet et l’application doivent permettre au contribuable de gagner du temps et de l’argent.

«Nous avons récupéré toutes les formules de calcul de l’Administration des contributions», explique Jerry Weyer. «À partir de cela, nous avons transformé ces requêtes compliquées en boîtes qui s’ouvrent pour aider le contribuable à comprendre ce qu’il doit remplir. Au lieu de devoir se pencher sur les 24 pages, avec notre système, il n’a que les trois à quatre pages qui le concernent à regarder.»

Immobilier, déductions d’impôts comme les 300 euros d’abattement fiscal pour l’achat d’un vélo électrique, tout y passe. Il ne faut pas plus de 15 minutes et de 30 euros, contre 100 à 500 euros chez un fiscaliste, pour télécharger la déclaration remplie à envoyer à l’Administration des contributions.

Une version pour les Britanniques

«Nous avons commencé doucement l’an dernier, avec 500 clients. Et là, depuis le début de l’année, nous en avons enregistré 1.000 supplémentaires», avance M. Weyer. «C’est un peu plus compliqué avec les frontaliers mais nous y arrivons. Et notre prochaine version permettra d’ajouter les documents à la déclaration directement avec son smartphone. Vous scannerez votre document et il sera envoyé via un QR code.»

«Nous aurons aussi une couche de reconnaissance d’image. Par exemple, cela fonctionne déjà pour les fonctionnaires, quand vous scannez votre fiche de paie, notre solution reconnaît les cases et peut intégrer les chiffres à l’endroit prévu dans la déclaration.»

Petite particularité supplémentaire, alors que les formulaires des Contributions ne sont qu’en allemand et en français, Taxx.lu permet aussi aux Britanniques ou à ceux dont l’anglais est la langue naturelle de procéder à leur devoir.

La start-up a participé au Pitching Day de Fit4Start, le programme d’accompagnement de Luxinnovation. Sans être retenue. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large de mise sur le marché de logiciels, à télécharger sur un ordinateur, pour faciliter la déclaration. Sauf que là, justement, il n’y a rien à télécharger et cela permet d’éviter de ne pas avoir le logiciel à jour, puisque le périmètre de la déclaration change tous les ans.

«À la différence d’un fiscaliste, nous ne faisons pas de conseil!», précise néanmoins le fondateur de Clement&Weyer, «Quand nous voyons qu’un client a des questions spécifiques ou présente des caractéristiques en dehors des clous, nous pouvons le renvoyer vers un de nos partenaires, expert-comptable ou avocat».