Pour l’analyste recruté par la Lhoft juste avant la pandémie Jérôme Verony, les banques et acteurs du secteur financier doivent comprendre que leurs clients de demain ne veulent plus de papier. (Photo: Lhoft)

Pour l’analyste recruté par la Lhoft juste avant la pandémie Jérôme Verony, les banques et acteurs du secteur financier doivent comprendre que leurs clients de demain ne veulent plus de papier. (Photo: Lhoft)

Arrivé à la Lhoft deux semaines avant le confinement, Jérôme Verony, associé en analyse et stratégie dans l’équipe de Nasir Zubairi, publie sa première étude. Elle est consacrée à la signature électronique et aux services de confiance. À lire… et à méditer!

Forcément, pour lui, plus que pour beaucoup d’autres, l’année a dû être particulière: après un passage par la Représentation permanente du Luxembourg à Bruxelles et l’ABBL, Jérôme Verony a commencé à la Luxembourg House of Financial Technology juste avant le premier confinement, en mars 2020. «Nous nous sommes posé beaucoup de questions pour décider de ce qui pouvait apporter le plus de valeur à nos membres, puisque la Lhoft est vraiment là pour aider le secteur financier à adopter les bouleversements technologiques.»

Quel est le plus grand enseignement de l’étude que vous publiez cette semaine?

Jérôme Verony. – «Les utilisateurs, les consommateurs, les clients du futur ne veulent plus devoir passer par le papier pour régler leurs relations avec leur banque, par exemple. Le secteur financier doit comprendre que ses clients, qui ont, au Luxembourg, Luxtrust pour la plupart, sont demandeurs, entre autres choses, de la signature électronique! Le white paper a été préparé pour ceux, dans l’industrie, qui seraient intéressés par l’idée de mettre en œuvre ces solutions.

Est-ce qu’il existe des freins au déploiement de cette technologie?

«Non, il n’y a pas de vraies barrières. C’est justement ce que montre l’étude. Aujourd’hui, tout le cadre réglementaire est en place. De mes discussions avec l’industrie financière l’an dernier, ce qui bloque l’adoption généralisée est plutôt une sorte d’inertie d’un côté et d’incertitude par rapport aux solutions qui sont proposées par les prestataires existants. Il y a aussi un manque de volonté d’investir dans cette technologie. Il y a aujourd’hui plusieurs scénarios sur la table, comme une intégration complète, le maintien du papier ou une version hybride.

Pourtant, le papier a un coût supplémentaire, non? Surtout à un moment où les banques font tout pour diminuer leurs coûts?

«Très clairement, oui. Selon une étude de Deloitte que je cite, par exemple, l’archivage électronique coûte un cinquième de l’archivage physique. Il y a d’autres avantages opérationnels: si vous avez des documents en sécurité sur plusieurs serveurs, si jamais il y a un problème, vous avez toujours vos documents sur un autre serveur. Mais si vous avez un problème avec vos archives sur papier, comment faites-vous? J’ai un exemple d’un gros acteur qui cherchait un endroit pour déplacer ses archives, il trouve un bâtiment… qui ne pouvait pas supporter le poids de ces archives.»

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