À l’occasion de l’inauguration du bâtiment, des parapluies estampillés de la silhouette du bâtiment étaient offerts aux participants. (Photo: Sven Becker)

À l’occasion de l’inauguration du bâtiment, des parapluies estampillés de la silhouette du bâtiment étaient offerts aux participants. (Photo: Sven Becker)

L’immeuble situé au coin de la Grand-Rue et de la rue de la Porte-Neuve à Luxembourg a dévoilé sa façade de style Bauhaus rénovée. Un immeuble emblématique du centre-ville qui retrouve toute sa splendeur originelle dont peuvent à nouveau profiter les passants.

Depuis juin 2019, le coin de la Grand-Rue et de l’avenue de la Porte-Neuve était dissimulé derrière un échafaudage sur lequel une longue bâche accueillait . Aujourd’hui, les travaux sont finis et les passants peuvent redécouvrir ce témoignage de l’architecture moderne et cette très belle façade Bauhaus grâce à une restauration faite dans les règles de l’art, tel un cadeau offert aux passants par le propriétaire.

Vue de la façade restaurée. (photo: Sven Becker)

Vue de la façade restaurée. (photo: Sven Becker)

Une architecture moderne

Conçu en 1932 par l’architecte Nicolas Schmit-Noesen (à qui l’on doit également l’Hôtel des Postes à Esch-sur-Alzette, le cinéma Rex à la Gare, le Casino syndical à Bonnevoie ou les extensions de la Villa Louvigny), le bâtiment avait traversé les âges en accumulant les marques du temps.

Une restauration était nécessaire et a été entreprise un peu avant l’été sous la coordination de Kaell Architecte, en collaboration avec Giordano Scarpellini pour le travail de restauration de la façade et le Service de l’architecte de la Ville de Luxembourg. Aujourd’hui, il est possible de redécouvrir la façade telle qu’elle avait été imaginée dans les années 1930, une écriture simple et structurée, mettant en avant la position singulière de l’immeuble à l’angle de la rue.

Afin de répondre à la contrainte de réduire au strict minimum le prix et la durée de construction de cet immeuble commercial, l’architecte Schmit-Noesen a choisi une ossature en acier, avec des remplissages en béton, en maçonneries et en métaux légers pour réaliser l’immeuble alors dénommé «Meta Brahms». Les calculs de stabilité, les dessins d’exécution de la charpente métallique, ainsi que l’exécution et le montage ont été assurés par les Ateliers Arbed, division d’Eich. Cet immeuble est donc un témoignage d’une architecture moderne en centre-ville de Luxembourg, une appropriation du style Bauhaus dont on célèbre cette année le centième anniversaire.

Une restauration respectueuse

Pour la restauration de l’immeuble, les architectes ont travaillé dans le respect des idées originelles, ainsi qu’en cherchant au maximum à réutiliser les matériaux d’origine. La partie haute de la façade en cuivre teinté a pu être restituée à l’identique.

Une fois le bardage en cuivre déposé, il a été possible de retrouver la pierre d’origine de la façade, un travertin romain non mastiqué, taillé en arrondi pour former l’arête de la courbe du bâtiment. Si les pierres agrafées qui étaient encore en place étaient trop abîmées pour être réutilisées, elles sont toujours produites aujourd’hui et ont pu ainsi être remises en place sur l’immeuble.

Le rez-de-chaussée accueille depuis les débuts un commerce, tour à tour chapelier, marchand de chaussures, bijoutier… Aujourd’hui, c’est la bijouterie Goeres qui a pris en location ces surfaces pour y installer une boutique Rolex. Les autres étages sont utilisés comme surfaces de bureaux.