La moitié des cultures de blé luxembourgeoises font partie de la filière «Produit du terroir».  (Photo: Lëtzebuerger Wees, Miel & Brout)

La moitié des cultures de blé luxembourgeoises font partie de la filière «Produit du terroir».  (Photo: Lëtzebuerger Wees, Miel & Brout)

Véritable fleuron de la culture luxembourgeoise, la filière «Produit du terroir» fête son 20e anniversaire cette année. Dédié uniquement au blé, à la farine et au pain, ce programme regroupe plus de 260 agriculteurs au service de 150 maîtres boulangers. 

Créé en 1999 par la Chambre de l’agriculture, en collaboration avec les moulins luxembourgeois, le label «Produit du terroir» célèbre cette année son 20e anniversaire. L’occasion de faire le point sur cette filière, qui occupe pas moins de 268 agriculteurs au Luxembourg.

Le programme concerne uniquement le blé, la farine et le pain. L’objectif étant de produire du pain et une farine de qualité dans le respect de l’environnement et des acteurs économiques de la filière agricole. Cela passe notamment par des semences certifiées et adaptées au sol luxembourgeois.

«La qualité du blé que nous produisons est exceptionnelle. Un blé normal dispose de 11 à 12% de protéines. Le nôtre atteint les 14%. Notre blé est de qualité E, soit la norme la plus élevée. On le produit en grande quantité, bien plus que dans les autres pays européens», détaille fièrement , président de la Fédération des meuniers. 

Une filière écoresponsable

La filière garantit également une livraison directe du blé au moulin pour éviter une contamination lors du stockage à la ferme. Bien entendu, il n’est pas question d’utiliser d’insecticide de stockage. L’épandage de boues d’épuration sur les champs est également proscrit, et les engrais et produits phytosanitaires sont très limités. Ce programme soutient l’économie régionale et respecte donc les circuits courts.

La prime moyenne d’un blé acheté dans la filière ‘Produit du terroir’ est payée 20% de plus qu’un blé standard.
Jean Muller

Jean MullerprésidentFédération des meuniers

À elle seule, la filière «Produit du terroir» produit 18.000 tonnes de blé par an, ce qui permet de fournir la matière première à 150 maîtres boulangers engagés dans le programme. Les moulins partenaires – Kleinbettingen et Dieschbourg – s’engagent d’ailleurs à rémunérer équitablement l’ensemble des partenaires de la filière.

«Les agriculteurs bénéficient de primes de qualité. En fonction de la qualité, du poids, des protéines contenues dans le blé, ils touchent un montant adapté. Plus il est de qualité, plus l’agriculteur est rémunéré. Il est raisonnable de dire que la prime moyenne d’un blé acheté dans la filière ‘Produit du terroir’ est payée 20% de plus qu’un blé standard», estime Jean Muller.

Ce programme, qui représente plus de la moitié de la culture luxembourgeoise, pourrait encore s’étendre. La filière réfléchit activement à intégrer d’autres céréales dans le programme «Produit du terroir».

«On a l’intention de faire de la culture raisonnée sur d’autres produits, comme le blé dur, qui sert à fabriquer des pâtes ou de la semoule. Les premiers tests ont montré que cette culture serait pérenne au Luxembourg. On pourrait également introduire le seigle ou l’épeautre avec les agriculteurs luxembourgeois et ceux de la Grande Région», lance Jean Muller, qui ne manque pas d’idées pour défendre le terroir local.