Les femmes préfèrent des investissements rassurants plus proches de l’épargne. (Photo: Datawrapper / Maison Moderne)

Les femmes préfèrent des investissements rassurants plus proches de l’épargne. (Photo: Datawrapper / Maison Moderne)

La  grève nationale des femmes, samedi, et la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, dimanche, mettront en lumière les différences salariales entre les deux sexes. Effet direct de cela: selon une enquête d’ING, les femmes ont un comportement différent des hommes en matière d’investissement. 

Les femmes, on le sait, ont en moyenne un salaire inférieur à celui des hommes. Selon une enquête menée par la banque ING dans 15 pays européens, dont le Luxembourg, elles ont aussi moins tendance à investir. Et pas seulement parce que leur patrimoine est plus limité.

Les femmes investissent non seulement moins, mais aussi des sommes moins importantes. Selon l’enquête, 69% des femmes admettent détenir des investissements. Un chiffre qui monte à 80% pour les hommes.

Le graphique suivant montre aussi qu’elles «jouent» des sommes moins importantes:

En moyenne, elles investissent 21% de leur patrimoine total, contre 29% pour les hommes. La première raison de ce comportement vient du fait qu’elles détiennent moins de ressources financières, du fait de carrières interrompues ou de travail à temps partiel.

ING a ainsi calculé qu’une femme qui démarre sa carrière avec un salaire mensuel net de 1.600 euros net aura, au terme d’une carrière de 45 ans, un «manque à gagner» de 89.000 euros par rapport à un homme qui a démarré avec un salaire net de 1.680 euros.

La deuxième raison vient du fait qu’elles estiment moins bien connaître les grands principes de l’investissement que les hommes. «Cette perception d’une moindre éducation financière chez les femmes impacte leur confiance en elles et les conduit à investir ou à placer en bourse une part plus faible du patrimoine que les hommes», pointe la note d’ING Luxembourg.

Enfin, l’enquête met aussi en évidence une plus grande aversion face au risque. En analysant les profils Mifid, ING observe que les femmes investissent plus que les hommes dans des produits moins risqués. Une mesure de prudence, sans doute, mais aussi un côté plus pessimiste quant à la probabilité d’obtenir des gains importants.

«Cette plus grande aversion face au risque, combinée à une moindre confiance dans leurs connaissances en matière financière, pourrait conduire les femmes à considérer davantage qu’elles ne pourront pas obtenir de bénéfice financier en investissant ou en plaçant leur patrimoine en bourse», note encore le rapport d’ING.

Il pointe enfin l’intérêt de mieux les informer, dans la mesure où elles vivent statistiquement plus longtemps que les hommes, et devront donc pouvoir bénéficier de compléments de pension plus importants.