Le bar principal, sous les poutres, promet des moments de convivialité. (Photo: Eric Chenal)

Le bar principal, sous les poutres, promet des moments de convivialité. (Photo: Eric Chenal)

Un endroit où se sentir chez soi, où rencontrer du monde, tisser des liens et inviter des amis et clients… Ils en ont rêvé, ils l’ont fait. C'est une poignée d’hommes d’affaires du Luxembourg qui ont voulu transposer le modèle des nouveaux clubs anglo-saxons dans la capitale. Pas de dress code, des heures d’ouverture étendues, un cadre design, un environnement convivial, une restauration contemporaine…

Lors du premier tour de table, ils ne sont que quatre, avec de grandes ambitions, mais pas forcément des moyens démesurés. Andrew Burrows, Thomas Dürr, Pierre-Alexandre Delagardelle et Ralph Radtke ont vite été rejoints par Yves Deschenaux, Eric van de Kerkhove, Philippe Bruneton, Éric Chinchon. Dès lors, le projet peut être lancé, coïncidant avec la mise à disposition du bâtiment par le Fonds de la vieille ville.

Trois ans et près de 2 millions d’euros d’investissement plus tard, le House 17 ouvre ses portes à ses membres. L’ancienne Justice de Paix subira une mue complète sous la houlette de l’architecte Stefano Moreno. «Le bâtiment est protégé et reste la propriété du Fonds, toutes les interventions doivent être réversibles», explique-t-il. Il a choisi la sobriété tant dans les coloris (du taupe, du noir, du blanc) que dans les matériaux et le mobilier.

L’idée fédératrice est résumée par Andrew Burrows: «Pas que du sérieux, aussi du jeu.» Autrement dit, l’interactivité entre le business et le loisir: on peut passer d’un déjeuner d’affaire à la bibliothèque pour y lire le journal ou d’une salle de réunion au bar… «C’est particulièrement vrai dans les métiers d’indépendants où il n’est plus question de pointer ou de faire 40h dans un bureau», poursuit l’administrateur.

«Pas pour gagner de l’argent»

Aussi, les espaces et le mobilier sont adaptés, selon les endroits, au travail nomade, à l’interactivité ou à l’intimité, au networking ou à la relaxation… Le rez-de-chaussée est essentiellement occupé par un premier bar et une salle de restaurant qui peut accueillir jusqu’à 50 couverts. C’est à Jan Schneidewind (Restaurant Windsor) que le concept de restauration a été confié. Une autre société dédiée au «Food and Beverage» a été créée, comprenant le chef ainsi que François Thiry. Schneidewind a concocté, avec le chef Thomas Medves, une carte partagée entre les classiques de la brasserie (pâtes, salades, tartare, carpaccio…), des suggestions du marché (qui changent tous les deux jours) et un menu thématique lié à un produit phare (le skrei pour l’instant, l’agneau, les asperges ou le homard suivront). Un menu du jour est également proposé à 30 euros (trois services). Enfin, en dehors des heures de repas, divers snacks sont également à la carte.

Aux étages, salons et salles de réunions se succèdent, à disposition des membres en accès libre ou en location, avec les équipements technologiques attendus pour ce niveau de prestation. La bibliothèque et la salle de jeux complètent le dispositif. Au troisième étage, place au bar convivial et chaleureux avec une vue impressionnante sur le Kirchberg. Il est plutôt destiné à l’afterwork, au tissage de réseau et à des soirées musicales. Si l’établissement est entièrement non-fumeur, un espace est réservé aux fumeurs de Havane.

«Maintenant, c’est aux actionnaires et aux membres de jouer, et de faire du club leur club, d’y mettre la décontraction qu’ils sont venus y chercher», conclut Yves Deschenaux, convaincu que son investissement «sera rentable, même si je ne l’ai pas fait pour gagner de l’argent».

Pendant le premier mois, au minimum, le club House 17 sera ouvert aux non-membres les mardis. Cela permettra à chacun de se faire une opinion et peut-être... d'adhérer.

House 17 en chiffres

10.000
C’est le prix d’une action du House 17 à ce jour. Outre les huit fondateurs, une petite centaine d’actionnaires ont pris part à l’aventure. «À partir de mars, les parts vaudront plus», prévient Yves Deschenaux, un des fondateurs.

135
C’est le nombre de membres à ce jour, auquel il faut ajouter environ 90 actionnaires qui ont pu chacun inviter un membre. Ce qui permet d’atteindre 300 membres. «Nous espérons atteindre 600 à 650 membres d’ici la fin de l’année», table Andrew Burrows, l’un des administrateurs et fondateurs.

960
Ce sont les m2, répartis en cinq étages qui hébergeaient jusqu’il y a peu la Justice de Paix. Avant cela, l’endroit était une fabrique de chicorée, ce dont les anciens se souviennent en nommant la rue du Nord, Chiggeri gaas. C’est l’architecte Stefano Moreno qui s’est vu confier la restauration du bâtiment, en collaboration avec le Fonds de la vieille ville et Walter de Toffol, ingénieur chez Inca.

850
En euros, la cotisation annuelle ne «représente pas plus que celle d’un club de sport». À ce prix, les membres peuvent inviter jusqu’à cinq personnes et bénéficier de l’ensemble des services du lundi au samedi de 8h à 1h du matin (restaurant, bars, salons et salles de réunion). Les jeunes (les moins de 30 ans) doivent s’acquitter d’une cotisation de 450 euros et les non-résidents (qu’ils soient frontaliers ou vivent plus loin) de 600 euros. À titre de comparaison, la carte de membre du Cercle Munster est à 650 euros.

12
L’équipe du club House 17 est plutôt réduite. Outre la directrice, Diane Wunsch et le responsable des actionnaires et membres, Claude Neu, il s’agit de personnel de cuisine et de service. «Selon les besoins, nous augmenterons l’équipe ou feront appel à des extras», précise ce dernier.