Cette vue de Hong Kong est une des rares où le ciel est visible. (Photo: Christian Frantzen)

Cette vue de Hong Kong est une des rares où le ciel est visible. (Photo: Christian Frantzen)

C’est sous le titre «Standards», terme emprunté à la musique jazz pour désigner des pièces de répertoire, que Christian Frantzen (né en 1975 à Luxembourg, vit et travaille au Luxembourg) présente une dizaine de toiles récentes. Il revient à ses premières amours, les scènes urbaines qui l’ont fait connaître : paysages de mégapoles, skylines et autres gratte-ciel.
Après avoir commencé par saturer ses toiles d’enseignes et inscriptions chatoyantes en chinois ou en coréen, puis avoir progressivement ôté la couleur pour opté pour un camaïeux de gris tirant vers le noir et blanc, le peintre revient à la couleur. Pour autant, il poursuit toujours son exploration des techniques traditionnelles de peinture à l’huile en y mêlant de l’acrylique : des couches fines, presque transparentes, des successions d’à-plat qui finissent par vibrer et donner une profondeur à ses univers sans vie.
Il choisit toujours ses images dans la masse virtuelle du net et cadre ses vues pour n’y laisser que peu de place à l’horizon et au ciel. L’humain a à nouveau disparu des compositions de Frantzen, à croire qu’il est impossible de vivre dans de telles villes. Pour autant, les vues sont marquées par la main de l’homme et la nature indomptée n’y a aucune prise. La toile n’est que verre, béton, métal, fenêtres, escaliers… la dénonciation politique n’est pas loin.
Là où Christian Frantzen approfondit son approche tout en continuant le travail qu’on lui connaît, c’est dans l’abstraction et la sérialité. Le motif rectangulaire se répète à l’envi, comme une obsession, un mantra, un geste méthodique et méditatif. L’acte de peinture est plus que jamais pour lui un rite personnel.

L’exposition se tient jusqu’au 8 mars à la galerie Nosbaum&Reding, 4, rue Wiltheim à Luxembourg (vieille ville), parallèlement à celle des œuvres récentes de Stephan Balkenhol,