Nicolas Tarnus: «Mais plus qu’une réponse financière aux loyers élevés de certaines villes, le co-living propose une véritable expérience communautaire.» (Photo: DR)

Nicolas Tarnus: «Mais plus qu’une réponse financière aux loyers élevés de certaines villes, le co-living propose une véritable expérience communautaire.» (Photo: DR)

En amont de l’événement 10x6 Architecture: Co-living & Co-working, organisé par le Paperjam Club le mercredi 24 juin, enregistré à l’Abbaye de Neumünster et rediffusé en livestream, l’un des intervenants, Nicolas Tarnus (Tracol Immobilier), partage sa vision du co-living.

Pour vous, quelle est la définition du co-living?

Nicolas Tarnus. – «Savant mélange entre colocation et co-working, le co-living offre à ses occupants à la fois un lieu de vie privatif meublé – une chambre, une salle de bains, et parfois une cuisine personnelle – et un espace de travail partagé, inspirant, muni de tous les équipements nécessaires, des services exclusifs et appropriés, le tout dans une ambiance au design novateur.

En ce sens, le co-living pourrait s’apparenter aux résidences universitaires, aux colocations et aux salles de co-working que nous connaissons déjà. Mais plus qu’une réponse financière aux loyers élevés de certaines villes, le co-living propose une véritable expérience communautaire.

Cette alternative à la colocation traditionnelle et aux loyers trop élevés pour une petite surface habitable regroupe un public de la génération Y ou ‘millennials’ souhaitant partager un même espace de vie, autour de mêmes valeurs. Aujourd’hui, le co-living séduit principalement les travailleurs indépendants, parfois expatriés. Free-lances, créateurs de start-up et artistes y trouvent la flexibilité, le lien social et l’émulation qu’ils recherchent.

Quels sont les principaux critères architecturaux à penser lorsque l’on designe un espace de co-living?

«Les déclinaisons du co-living sont assez variées et elles reflètent des visions très différentes du concept de ‘vivre-ensemble’, en fonction des convictions culturelles et des contraintes architecturales de chaque lieu. Et comme dans tout projet, l’architecture se doit d’être au service des besoins. Mais quelles que soient les déclinaisons, l’essentiel est la notion de ‘taille humaine’, c’est-à-dire l’harmonie entre la sphère de l’individu et la sphère collective.

De la résidence avec studios et grands espaces partagés, en passant par la maison avec six appartements, ou la résidence multicellulaire (différents types d’appartements) à haut niveau de services, l’architecture doit reposer sur l’équilibre intimité/partage. Un autre critère à prendre en compte, c’est de réaliser un bâtiment évolutif qui saura s’adapter dans le temps et aux nouvelles utilisations. Enfin, les co-livers font partie d’une génération sensible au développement durable. C’est un critère qu’il faut intégrer dès la conception du projet.

Le co-living est-il une alternative viable et pérenne au Grand-Duché?

«Au Grand-Duché, l’équation à résoudre est triple: des réseaux de transport surchargés, un marché de l’immobilier résidentiel en forte tension, et l’immobilier de bureaux qui doit se réinventer, surtout après le Covid. Le co-living pourrait résoudre une partie de cette équation. Partager des espaces communs, comme une cuisine, une terrasse, un jardin, une bibliothèque, une salle de sport, mais aussi un bureau, c’est, pour les ‘co-livers’, une manière d’accéder à des logements auxquels ils n’auraient pas accès en étant simplement locataires d’un bien immobilier plus conventionnel.

Déjà habitués pour la plupart au co-working, acheter un bien immobilier n’est plus ou pas encore la priorité... Au contraire, ils recherchent et apprécient cette facilité d’accéder à un logement, cette liberté de pouvoir vivre et travailler dans un espace partagé sans de longs déplacements quotidiens, puis de pouvoir changer selon leurs opportunités de travail et de vie. Ce mode de vie peut effectivement avoir un bel avenir au Luxembourg.»

Vous pouvez vous inscrire à l’événement «10x6 Architecture: Co-living & Co-working».