Une partie de l’assistance lors de la conférence «Nouveau contexte: comment s’adapter grâce à la digitalisation». (Photo: Simon Verjus/Maison Moderne)

Une partie de l’assistance lors de la conférence «Nouveau contexte: comment s’adapter grâce à la digitalisation». (Photo: Simon Verjus/Maison Moderne)

Suite au petit-déjeuner conférence «Nouveau contexte: comment s’adapter grâce à la digitalisation», organisé par le Paperjam + Delano Club, le jeudi 30 septembre, nos sponsors Julien Muller et Maxime Champion (Empirys) partagent leur vision sur la digitalisation et les ressources humaines.

Quelles sont les principales problématiques RH concernant la digitalisation?

Julien Muller et Maxime Champion. – «Les ressources humaines, à l’instar des autres services-clés de l’entreprise, sont confrontées à des défis au quotidien qui sont d’autant plus importants que le service RH est au cœur de l’entreprise. Parmi les principaux challenges figure évidemment le défi technologique. Les outils utilisés – lorsqu’il y a des outils – sont souvent disparates et non connectés entre eux. En outre, on note encore la prédominance d’Excel, utilisé pour tout et par tous. Parmi les entreprises qui ont acquis des solutions techniques, on note que toutes n’ont pas atteint l’étape suivante, qui est de lier ces outils entre eux, et d’automatiser les flux entre ces applications. Il est clair qu’indépendamment du service dont il est question, la réticence au changement et la volonté de rester dans son cercle de confort restent des freins évidents à la digitalisation.

Beaucoup d’entreprises se sont «digitalisées» durant le pic de la crise sanitaire. Quels étaient leurs principaux obstacles?

J.M. et M.C. – «De toute crise, on peut tirer du positif. Quelques mois avant la crise, rares étaient les entreprises qui permettaient à leurs collaborateurs de télétravailler. Cette situation tirait ses causes de plusieurs raisons, parmi lesquelles les outils non adaptés, mais surtout les mentalités. Qui n’a jamais entendu dire qu’un employé à la maison est un employé qui ne travaille pas? Par ailleurs, le manque de formation des employés sur les techniques de travail à distance, jusqu’à l’emploi même des outils de réunion à distance, constituait un frein indéniable à la digitalisation des ressources humaines. Alors, évidemment, la crise sanitaire a plongé tout le monde dans le bain forcé de la digitalisation du jour au lendemain, et les entreprises et leurs collaborateurs n’ont pas eu le choix que d’apprendre et de se plier aux règles dictées par la situation d’urgence. Finalement, on a pu constater au fil des confinements successifs que ce qui s’apparentait à un capharnaüm insondable au début devenait la norme et que la productivité devenait proche ou identique à celle qu’on pouvait constater en temps normal.

À quoi ressemblera le futur de la digitalisation au niveau des ressources humaines?

J.M. et M.C. – «Il est évidemment présomptueux de prétendre prédire l’avenir. Néanmoins, comme nous l’avons dit précédemment, d’une crise ressortent souvent des leçons. Même si on peut imaginer que l’adoption forcée pendant quelques mois du télétravail ne sera pas poursuivie sur le long terme, on peut imaginer que la crise a au moins permis de faire évoluer les mentalités. Les entreprises ont également dû investir dans l’urgence dans des technologies leur permettant de digitaliser les données, de travailler et de communiquer à distance. On peut alors imaginer et souhaiter que le monde de demain permettra aux collaborateurs des entreprises, au travers des ressources humaines, de bénéficier du meilleur des deux mondes, entre le tout-physique, et le tout-distanciel. La crise aura montré que les travailleurs au sens large peuvent s’adapter, jusqu’à revoir leur façon de travailler en profondeur; ce qui laisse de l’espoir quant à l’adaptabilité et à la qualité au sens large des ressources cruciales de l’entreprise: les ressources humaines.»