Alors que les hôpitaux belges souffrent d’une pénurie de personnel, les cours de l’IFAPME encourageraient à des mouvements de personnel vers le Grand-Duché. (Photo: Shutterstock)

Alors que les hôpitaux belges souffrent d’une pénurie de personnel, les cours de l’IFAPME encourageraient à des mouvements de personnel vers le Grand-Duché. (Photo: Shutterstock)

À Arlon, l’IFAPME propose depuis plusieurs années des cours de «luxembourgeois médical». Une initiative très peu appréciée, alors que les hôpitaux de la province de Luxembourg souffrent d’un manque cruel de personnel.

L’antenne arlonaise de l’Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME) offre des cours de «luxembourgeois médical» depuis maintenant quatre ans. Dans une discrétion mise à mal par un reportage de la RTBF qui ne manque pas de susciter de vives réactions. Il est en effet incontestable que cette formation offre un atout de plus pour postuler dans des structures médicales et/ou hospitalières au Grand-Duché, déjà très attractives de par les salaires et avantages proposés. Cela, alors que les hôpitaux de la province de Luxembourg, regroupés au sein de l’intercommunale Vivalia, souffrent d’une pénurie de personnel. Il manque, pour le seul personnel infirmier, pas moins de 125 équivalents temps plein!

Une initiative sujette à caution

«Pour nous, ces cours sont un élément de plus qui encourage les mouvements du personnel vers le Grand-Duché de Luxembourg, alors qu’ils sont déjà nombreux sans cela, notamment en ce qui concerne les sites de Bastogne et Arlon», explique Bénédicte Leroy, directrice des soins infirmiers au sein de Vivalia, à nos confrères du journal La Meuse Luxembourg. Et d’indiquer encore que ces cours «ne répondent pas à un besoin au sein de nos hôpitaux pour la prise en charge des patients».

L’affaire en devient politique, puisque le CDH s’est ému de cette offre d’enseignement. «Comme Luxembourgeois, nous sommes pleinement conscients de l’importance majeure pour notre province du marché du travail du Grand-Duché de Luxembourg», développe le président provincial du CDH, René Collin, toujours à La Meuse Luxembourg. Expliquant soutenir «le droit de nos concitoyen(ne)s de répondre pleinement aux opportunités qu’offre ce marché et de recourir, dans ce but, à toute possibilité offerte d’améliorer leur qualification pour s’y profiler au mieux». Néanmoins, il attire aussi l’attention sur l’importance vitale pour les hôpitaux belges de disposer en suffisance de personnel qualifié.

Une réponse à une demande

Des explications seront demandées aux différents ministres régionaux compétents quant à cette formation jugée «interpellante». 

À la RTBF, l’IFAPME justifie que «ces cours ne bénéficient d’aucune subvention et que leur coût est totalement couvert par les frais d’inscription. Ils répondent également à une forte demande locale.» À tel point qu’une deuxième formation de luxembourgeois médical a été ouverte.