Projet pour la ville de Luxembourg :  « Vivre sans voiture ».  (Photo:  bureau Architecture et Environnement)

Projet pour la ville de Luxembourg : « Vivre sans voiture ».  (Photo:  bureau Architecture et Environnement)

Malgré des constructions d’envergure et de prestige, le bureau Architecture et Environnement se montre discret sur la scène luxembourgeoise. Mais à travers quarante années d’activités, une philosophie générale, déjà contenue dans son nom, devient lisible. L’attention au contexte et aux besoins du clientsont au cœur du travail de ce bureau.

Actif sur la scène architecturale luxembourgeoise depuis 40 ans, l’agence Architecture et Environnement s’est peu mêlée aux débats théoriques sur l’architecture. Son objectif a toujours été de rechercher des solutions honnêtes vis-à-vis du contexte environnemental et des attentes du maître d’ouvrage.

Fier de son passé

Issu, au début des années 70, de l’association de trois jeunes architectes, Jean Herr, Gilbert Huyberechts et Paul Fritsch, le bureau s’est structuré en société anonyme, 20 ans plus tard, sous la direction des deux premiers associés. Si plusieurs commandes importantes, comme l’école Sauerwiss à Diekirch, la maison de retraite de Clervaux ou encore l’immeuble de la Commerzbank situé en centre-ville et réalisé en association avec l’architecte Théo Worré, ont ponctué les premières années, c’est la période couvrant la fin des années 80 et la première moitié des années 90 qui a marqué l’essor des activités du bureau grâce à la réalisation de nombreux projets d’envergure.

Si la liste est longue et les programmes multiples et variés, nous citerons pêle-mêle le nouveau quartier Sauerwiss bordant la rue de Gasperich, le Musée National d’Histoire Naturelle, la rénovation et transformation de l’immeuble Carré Bonn ou encore la réalisation, en association avec l’architecte Christian Bauer, du siège de la Banque et Caisse d’Épargne de l’État occupant une place stratégique sur la façade ouest du Rousegäertchen.

En acquérant sa maturité dans la seconde moitié des années 90, le bureau a connu une première phase de mutation, prélude aux grands changements futurs, en accueillant deux nouveaux associés : Pierre Kelecom et Philippe Caulier, présents au sein de la société depuis ses débuts. Cette période est également marquée par l’obtention de grandes commandes publiques et semi-publiques comme la transformation et extension de la Chambre des députés, la participation, en association avec l’architecte Rob Krier, au projet de la Cité judiciaire et la réalisation du Centre intégré pour personnes âgées à Mersch.

Ces années sont aussi synonyme d’un engagement toujours plus important pour concevoir un environnement bâti accessible aux personnes à mobilité réduite. Engagement qui reste, aujourd’hui encore, l’une des préoccupations importantes des associés.

Les années 2000, synonyme d’une deuxième phase de mutation pour le bureau, sont des années charnières importantes dans son développement. Deux associés, Marc Wagner et Jérôme Dubuisson se sont joints à l’équipe. Ils forment, en partenariat avec Philippe Caulier et Pierre Kelecom, la nouvelle équipe dirigeante d’Architecture et Environnement depuis janvier 2011, avec le départ à la retraite de Jean Herr et le décès de Gilbert Huyberechts.

Comme projets phare de cette décennie, nous retiendrons la maison de retraite Ste Elisabeth am Park jouxtant le parc de la ville, le réaménagement du Héichhaus et la construction de la deuxième extension du Centre de conférences au Kirchberg.

Si ces 40 ans ont été soumis à des influences différentes, deux constantes ont jalonné l’ensemble des projets: l’intérêt porté au contexte entourant toute réalisation et la prise en considération, dans toute réflexion, des attentes des utilisateurs. S’il n’est pas toujours visible, ce fil rouge relie bien toutes les époques, tous les projets et les différentes générations de dirigeants d’Architecture et Environnement.

«On ne peut donner que deux choses à ses enfants: des racines et des ailes.» (Proverbe)

Une identité

«Architecture et Environnement», un nom adopté il y a de nombreuses années déjà, qui véhicule les valeurs du bureau, de ses dirigeants successifs et de ses collaborateurs. «Architecture» d’abord, bien sûr, car l’art de concevoir, de combiner et de disposer des éléments pleins ou vides, fixes ou mobiles, opaques ou transparents, reste au cœur des préoccupations de tout architecte. Mais cette discipline, cet art appliqué, ne se suffit pas à lui-même. L’art pour l’art n’a jamais été l’approche privilégiée par le bureau. D’où l’importance que revêt le mot «environnement», qui est à apprécier au sens large.

Les préoccupations énergétiques ou de développement durable sont évidemment des facteurs significatifs lors du processus créatif, mais il faut voir plus loin; l’environnement inclut ici l’ensemble des paramètres pouvant influencer l’architecte lors de ses réflexions. Le client tout d’abord, par son vécu, ses désirs, mais également son budget et ses délais. Le site choisi pour implanter une construction est également un facteur influant sur le projet. Il en va de même pour toutes les disciplines gravitant autour de l’architecture : la statique, la thermique, l’éclairage, l’acoustique, etc. Autant de matières, et donc autant de partenaires avec qui il faut pouvoir dialoguer pour faire évoluer un projet sans en perdre l’essence. «Dialogue», voilà encore un terme récurrent lorsque l’on discute avec les dirigeants de ce bureau. Et de répéter que l’architecte, s’il est souvent considéré comme un individualiste, ne doit pas s’enfermer dans sa tour d’ivoire. L’échange de points de vue entre associés, avec les collaborateurs, partenaires et clients a toujours été, et reste encore aujourd’hui, un paramètre clé de l’approche architecturale du bureau.

Aujourd’hui et demain

S’ils héritent d’un riche passé, les défis à relever sont nombreux. Les nouveaux dirigeants ont très vite été confrontés aux nouvelles réalités encadrant la profession. Tout s’accélère, se complexifie. Face à des besoins croissants, il faut gérer des budgets et des délais de plus en plus serrés. Les intervenants et les réglementations se multiplient, et l’architecte doit élargir ses compétences pour conserver son rôle de chef d’orchestre. Mais le bureau est bien armé pour répondre à ces nouveaux défis. Fort de son expérience, grâce à ses collaborateurs fidèles et expérimentés, Architecture et Environnement relèvera les défis de demain et continuera à promouvoir et œuvrer pour la qualité architecturale au Grand-Duché de Luxembourg.