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 (Photo: archives paperJam)

Les récentes allégations du candidat «tête de liste» socialiste Étienne Schneider (LSAP), portant sur une massive ouverture des périmètres de construction dans le but de résoudre les problèmes du logement au Luxembourg, ont suscité du côté du Mouvement écologique pour le moins de la stupeur.

La création de logements à prix abordables est incontestablement une des priorités politiques du futur gouvernement. À côté des mesures socio-politiques qui s’imposent, la priorité absolue reviendra néanmoins au développement des noyaux urbains – bien avant toute potentielle ouverture du périmètre de construction. Rappelons que ce principe est déjà bien ancré dans le programme de l’aménagement du territoire, il se retrouve également dans le concept IVL (Integrales Verkehrs- und Landesentwicklungskonzept/concept intégré des transports et du développement spatial pour le Luxembourg) et dans le plan national pour un développement durable, respectivement dans celui qui porte sur la protection de la nature.



Selon les calculs statistiques, les zones classées à l’heure actuelle dans les périmètres de construction des communes luxembourgeoises, permettront de construire des logements pour plusieurs milliers de familles. Le projet de plan sectoriel «logement» prévoit en outre la mise à disposition de quelque 500 ha de terrains constructibles additionnels. Le problème à la base consiste donc avant tout dans la mobilisation des terrains constructibles actuellement disponibles et des logements non habités.



Des discours – trop superficiels – il est temps de passer dorénavant aux actes – politiquement courageux! Il incombera aux parlementaires de la prochaine législature notamment de réformer de fond en comble l’impôt foncier, d’introduire des taxes spécifiques et échelonnées sur les terrains non utilisés, respectivement sur les logements vacants, de convertir les espaces et terrains libres à l’intérieur des localités (ex. friches industrielles), d’encourager par des actions ciblées le concept «vivre en ville» et de faire concevoir une stratégie de communication pour approcher directement les propriétaires en vue de la mobilisation de terrains constructibles existants.

La liste est longue et devra également prendre en considération des concepts innovateurs propres à lier les facteurs logement, lieu de travail et services de proximité et à assurer au-delà une bonne liaison avec les transports en commun. 

En d’autres termes, la politique devra promouvoir le développement urbain durable, à l’intérieur et à proximité directe des centres urbains existants et mettre un frein au mitage des campagnes. Les partisans de la périurbanisation acceptent fatalement une charge en termes de coûts d’infrastructures communales, un accroissement du volume du trafic, une destruction des zones récréatives et de surfaces agricoles ainsi qu’une utilisation complètement irrationnelle du territoire exigu qu’est notre pays.

Le Mouvement écologique est déterminé à combattre – avec tous les moyens à sa disposition - cette politique qui est dépourvue de tout sens de la responsabilité et qui remet en question les principes de base mêmes du développement durable.

Faut-il rappeler que l’on ne résout pas les problèmes d’un côté en les déplaçant vers l’autre côté!? Il est temps que la politique comprenne qu’il est indispensable d’établir un lien entre le volet social et le développement durable.

C’est la raison pour laquelle nous devons mener un débat fondamental et constructif sur les visions du futur développement du Luxembourg, ensemble avec l’État, les communes et les groupements régionaux de communes, sans oublier le soutien indispensable dont nous bénéficierons par une participation citoyenne renforcée.