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L'étude ePay, rendue publique à Londres cette semaine par Futurestep et SCA Consulting, montre que l'écart se resserre entre les rémunérations des cadres des sociétés internet et ceux des sociétés traditionnelles. Voici dans les grandes lignes ce qui ressort de cette enquête que le Président Europe de Futurestep, Ken Brotherston, viendra présenter en détails le 22 mars prochain à Luxembourg. Futurestep, le premier service de recrutement de cadres sur internet au niveau mondial, et SCA Consulting, cabinet international de conseil en rémunération et motivation, ont commandité la première étude pan-européenne sur la rémunération des cadres des sociétés internet. Cette étude est unique en son genre et constitue la seule source sur le sujet en Europe.

Elle rassemble les données de plus de 200 sociétés internet des secteurs B2B ou B2C, qu'elles soient entités indépendantes ou division internet d'entreprises traditionnelles. Une augmentation de 50% Les résultats de l'étude montrent clairement que la différence de rémunération des cadres s'estompe entre les sociétés traditionnelles et les sociétés internet.

En effet, les valeurs internet ayant fortement chuté, la politique de rémunération basée sur les participations et l'actionnariat des cadres n'a pas réussi à attirer de nouveaux "talents".

Cette politique a dû être restructurée complètement pour retenir les profils de haut niveau. Les salaires et les bonus de ce secteur ont donc fortement augmenté ces six derniers mois, dans bon nombre de cas même jusqu'à 50%, et une nouvelle augmentation de 10% semble prévue cette année.

ePay montre aussi que la différence de salaire entre le directeur général d'une société internet cotée et celui de son homologue d'une société traditionnelle se réduit à 10%, amenant les salaires des cadres des sociétés internet à un niveau quasiment identique à celui des cadres des sociétés traditionnelles. Actuellement, le salaire moyen d'un directeur général d'une société internet cotée s'élève à 266.000 euros (contre 290.000 euros pour son homologue dans une société traditionnelle). Or, il y a un an seulement, il était de 185.000 euros, soit 40% de moins.

Reste à noter que parmi les sociétés internet à travers l'Europe, ce sont les cadres anglais qui sont largement les mieux payés. Cash ou options? La même étude conduite l'année dernière révélait que les stock-options dominaient la rémunération du secteur.

Malgré les récentes revues à la baisse des valeurs internet, l'étude de cette année montre qu'elles restent la composante principale de la rémunération. Cependant, dans les cas où les stock-options sont "underwater" (la valeur d'exercice est inférieure à la valeur du marché) ou perçues comme n'ayant pas de valeur, les sociétés envisagent généralement d'autres solutions comme par exemple des plans d'investissement conjoints ou la compensation par paiement unique à un prix d'exercice inférieur.

Ancienne nouvelle économie?

Ken Brotherston, Président de Futurestep Europe qui viendra présenter l'étude en mars à Luxembourg, commente: "Après une année difficile pour un grand nombre de symboles du secteur des dot.com, les sociétés internet sont forcées de revenir aux classiques. Dans le court terme, la pression sur les dépenses entraînera inévitablement de nouvelles dot.com vers la faillite. Mais à long terme, ce changement est positif pour l'ensemble du marché. Les facteurs clés seront le succès et la performance, pour les sociétés internet comme pour les sociétés traditionnelles. Il semble que ce que l'on nomme la "nouvelle économie" n'est pas si loin de l'ancienne. A l'heure où les investissements dans le e-commerce s'accroissent et où de nouvelles technologies voient le jour, les sociétés internet qui auront su démontrer un modèle viable et une réelle performance dans leur système logistique continueront à attirer les profils de haut niveau".

Pour Simon Patterson, directeur de SCA Consulting, nous assistons cette année à un renversement total de la situation par rapport aux résultats de l'enquête ePay 2000. Celle-ci montrait que les sociétés traditionnelles devaient rattraper leur retard et repenser sérieusement leur politique salariale pour éviter la fuite des cadres dirigeants. Mais l'étude de cette année confirme qu'elles ont gardé le bébé et l'eau du bain. Ce sont les dot.com qui doivent revoir leur stratégie. La ruée vers l'internet s'est ralentie et les entreprises traditionnelles renforcent leur emprise sur les cerveaux.