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En 2014, le Microinsurance Network se prépare à mettre en ligne une plateforme de données globales sur la micro-assurance, s’appuyant sur les états des lieux réalisés ces trois dernières années avec la Munich Re Foundation et ses autres partenaires. Ces études couvrent les 3 régions principales dans le monde. La plateforme en ligne sera une ressource clef auprès des micro-assureurs, des titulaires de contrats et des chercheurs. Elle permettra de réaliser des analyses spécifiques et facilitera la prise de décisions dans le secteur.

Les résultats de «The Landscape of Microinsurance in Asia and Oceania», étude publiée en 2013, et ceux des états de lieux de la micro-assurance en Afrique, en Amérique Latine et Caraïbes, démontrent que le secteur est en plein essor. On estime à 262,7 millions le nombre de vies et de propriétés couvertes par la micro-assurance dans ces trois régions, dont 17% en Amérique latine et Caraïbes (données 2011), 17% en Afrique (données 2011) et 66% en Asie et Océanie (données 2010-2012).2 Le Network s’appuiera sur les données recueillies durant ces études pour mettre en ligne la plateforme dynamique baptisée «World Map of Microinsurance».

«La croissance du secteur de la micro-assurance engendre de nouveaux défis, plus particulièrement celui de créer des produits de valeur enviables», commente Véronique Faber, directrice exécutive du Microinsurance Network. «Faciliter l’accès à de meilleures données engendrera la création de produits de micro-assurance plus efficaces pour les populations à bas revenus, tout en consolidant la viabilité commerciale du secteur et des entreprises d’assurance. Cela permettra aussi de simplifier les analyses de données et les comparaisons entre différents pays et régions dans le but d’identifier les tendances sectorielles et établir des indicateurs et des standards de qualités», ajoute-t-elle.

La disponibilité de données standardisées et comparables est cruciale à tous les aspects de la gestion de projet, plus spécialement dans la conception, l’évaluation, le suivi et l’évaluation d’impact. «Depuis 2007, notre association a recueilli des données sur les produits d’assurance de nos partenaires», déclare Alejandra Díaz de Fasecolda, l’association colombienne d’assureurs. «Ce processus a contribué au cheminement vers un consensus au sein de l’industrie de l’assurance sur l’importance de rassembler et de partager des données harmonisées et pertinentes. Fasecolda est maintenant apte à publier des rapports mensuels sur les tendances du marché. Ces publications sont tant utiles aux assureurs en termes de prises de décisions commerciales, qu’à notre association pour dialoguer avec les instances gouvernementales et de réglementation», complète-t-elle.

«Aux méthodes traditionnelles de recueil des données s’ajoute un intérêt accru et les premières expériences liées au Big Data (données massives), plus particulièrement dans les secteurs de la téléphonie mobile et des réseaux sociaux », remarque Véronique Faber. Le partenariat autour du service d’assurance agricole (Agrilife) entre Mercy Corps et le fournisseur de services financiers sur plateforme mobileMobipay en est un parfait exemple. Agrilife se base sur la collecte de données obtenues à travers la technologie mobile et obtient des informations directes sur la production des fermiers ougandais. «Les données recueillies par Agrilife permettent d’estimer la production future des agriculteurs, et ainsi leur facilitent l’accès au crédit nécessaire pour couvrir les coûts de moisson, labeur, soins santé et l’achat de graines, pesticides et engrais», rapporte Lesley Denyes, Directeur du programme Agri-Fin Mobile chez Mercy Corps.

2014 est l’Année internationale de l’agriculture familiale. Le Network se réjouit de contribuer au partage et à l’échange d’informations sur l’assurance agricole en particulier, tout en perpétrant son activité d’information et de consolidation de tous les aspects de la micro-assurance.