Jacques Chahine ( Photo : Étienne Delorme / archives )

Jacques Chahine ( Photo : Étienne Delorme / archives )

Alors que la crise des subprimes a déclenché la plus grande débâcle de l'histoire de l'immobilier et des banques responsables, cinq ans après, la crise semble digérée.

La construction neuve est passée d'un rythme de 1.300.000 logements/an à 273.000 au plus bas, contribuant plus que n'importe quel autre secteur à l'envolée du chômage. Le secteur, responsable d'une baisse cumulée de 3.4% du PIB, devrait redevenir un contributeur positif dans les mois et les années à venir. Les ménages en cette période de crise avaient cessé d'acheter leur logement pour se porter essentiellement sur la location.

Les tendances négatives se sont inversées lentement depuis Septembre 2011. Les loyers se sont mis à augmenter alors que les taux hypothécaires ne cessaient de baisser rendant la location plus chère que le remboursement du prêt. Le temps ayant effacé le mauvais crédit de millions de foyers, ils sont à nouveau sur le marché. Les performances boursières des grands constructeurs sur 1 an dépassent les 150%. Les ventes de logements neufs et anciens ont redémarré et le stock de maisons à vendre a littéralement fondu. Les permis de construire sont en hausse de 20 à 25% sur un an, indiquant que l'activité ne va pas s'essouffler. Les prix sont repartis à la hausse aussi bien sur les transactions que l'indice Case Shiller, ce qui signifie que les acheteurs ont moins de crainte de voir leur placement se déprécier.

Ben Bernanke s'est engouffré dans la brèche en ciblant son plan QE3 sur le secteur par l'achat de 40Mds de $ par mois de créances hypothécaires, car il cherche avant tout à stimuler l'emploi très abondant dans ce secteur. Le BLS prévoit 1.8M d'emplois créés dans le secteur à horizon 2020. Le maintien des taux bas et les loyers en hausse attirent à nouveau les investisseurs.

Tant ce secteur clé pour l'emploi, que l'informatique « vibrante » et les nouvelles sources d'énergie comme le gaz de schiste, pourront tirer l'économie américaine de sa léthargie.

Les résultats du 3ème trimestre seront décevants selon nos indications préliminaires de 57 sociétés qui ont publié leur troisième trimestre. Quelques surprises positives sur les profits du 3ème trimestre, mais une révision de 5% pour le 4ème trimestre et surtout pour 2013. Aucun effet volume constaté. En Europe également, les profits 2012 et 2013 sont revus plus fortement à la baisse.

Malgré les chiffres moroses sur les profits, l'année boursière s'affiche excellente avec des hausses à deux chiffres et notre fond Digital Stars en progression de 16%. Les investisseurs regardent moins les profits et beaucoup plus la politique monétaire «illimitée» des banques centrales. Notre objectif de cours est quasi atteint pour le S&P 500 (1453 points) et nous attendons un marché stable d'ici fin 2012. L'objectif 2013 est à 1540 points. En Europe, l'objectif 2013 est une hausse de 11% sur les cours actuels.

Ces prévisions sont susceptibles de révisions à la hausse en cas d'absence de crise systémique, et fortement à la baisse en cas de crise grave de l'Euro. Nous pensons que le scénario noir sera évité et restons toujours investis. Nous restons toujours surpondérés sur les actions.