Bien que l’idée d’un accueil bilingue puisse constituer une approche intéressante, l'OGBL s'interroge sur la faisabilité d’un tel accueil de qualité. (photo: Jessica Theis / archives)

Bien que l’idée d’un accueil bilingue puisse constituer une approche intéressante, l'OGBL s'interroge sur la faisabilité d’un tel accueil de qualité. (photo: Jessica Theis / archives)

Le gouvernement planifie dans le cadre de sa politique budgétaire une série de mesures concernant l’accueil socio-éducatif de la petite enfance. Une de ces mesures serait notamment un accueil bilingue gratuit dans les crèches pendant les heures de classe. (N.B. La garde des enfants en dehors des heures de classe sera toujours financée par le biais des chèques-service. Donc cette mesure n’entraîne pas la gratuité généralisée de l’accueil de la petite enfance.)

Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL, syndicat le plus représentatif du secteur social avec plus de 83% des mandats aux dernières élections sociales, déplore fortement qu’il n’y ait, au préalable, pas eu de dialogue sur cette mesure avec les professionnels du secteur et leur syndicat. Pourquoi ne consulte-t-on pas auparavant les professionnels qui devront mettre en œuvre cette nouvelle mesure décidée par le gouvernement? 

Bien que l’idée d’un accueil bilingue puisse constituer une approche intéressante, il faut cependant se poser la question de la faisabilité d’un tel accueil de qualité, sachant qu’il existe aujourd’hui des différences substantielles entre les crèches appartenant au secteur conventionné et les crèches privées en ce qui concerne les dotations et les niveaux de personnel qualifié. Les professionnels du secteur s’interrogent d’ailleurs également sur les modalités pratiques de cette mesure, notamment le personnel nécessaire, l’organisation concrète, les conséquences sur l’organisation interne des crèches, et l’organisation du contrôle de la mise en œuvre.

La question de l’accueil de qualité dans le secteur de l’enfance (secteur des crèches et maisons relais) se pose d’ailleurs en général, comme le gouvernement a décidé en même temps une réduction des normes de qualifications dans le cadre de l’accueil socio-éducatif (mesure n° 121 du «Paquet d’avenir»). Le ratio du personnel possédant au moins le diplôme d’éducateur par rapport au personnel moins qualifié sera donc probablement de nouveau réduit, après qu’il ait enfin été augmenté fin 2013. (Règlement grand-ducal du 14 novembre 2013 concernant l’agrément à accorder aux gestionnaires de services d’éducation et d’accueil d’enfants).

Depuis des années, l’OGBL ne cesse de répéter qu’un accueil de qualité dans le secteur social ne peut être garanti par un ratio sensé de personnel qualifié par rapport au personnel moins qualifié. Nous rejetons catégoriquement l’opinion qu’un accueil de qualité de la petite enfance puisse être fait par n’importe qui. D’un autre côté, le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL demande au gouvernement de préciser le concept pédagogique qu’il entend introduire dans le cadre de l’accueil bilingue et les profils de qualifications requis. 

Pour le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL, il est absolument irréaliste de vouloir d’une part, garder voire augmenter le niveau de la qualité de l’accueil et de plus introduire un projet d’accueil bilingue et d’autre part, réduire les normes de qualifications. Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs a demandé une entrevue avec le ministre de l’Éducation afin de recueillir ses explications aux questions posées.