Tandis qu’Apple travaille à son propre moteur de recherche, Google voit son système d’enchères pour moteurs alternatifs critiqué en Europe. (Photo: Shutterstock)

Tandis qu’Apple travaille à son propre moteur de recherche, Google voit son système d’enchères pour moteurs alternatifs critiqué en Europe. (Photo: Shutterstock)

Visé par l’enquête du Sénat américain, Apple aurait commencé à travailler activement à son propre moteur de recherche, au lieu de proposer Google par défaut. Mais Google fait aussi face à une fronde en Europe, où les enchères des moteurs alternatifs ne passent pas…

«Les décisions prises par les contrôleurs d’accès, sur la manière de classer différentes entreprises dans les résultats de recherche, peuvent faire ou défaire des entreprises dans des dizaines de marchés qui dépendent de la plateforme. Et si les plateformes sont elles-mêmes également en concurrence sur ces marchés, elles peuvent utiliser leur position de joueur et d’arbitre pour aider leurs propres services à réussir, au détriment de leurs rivaux. Par exemple, les gardiens peuvent manipuler la façon dont ils classent les différentes entreprises, pour montrer leurs propres services plus visiblement que ceux de leurs concurrents. La proposition que nous présenterons dans quelques semaines visera donc à interdire ce type particulier d’autopréférence injuste», a assuré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager,.

«Le deuxième pilier de la loi sur les marchés numériques mettrait en place un cadre d’enquête de marché harmonisé sur le marché unique, ce qui nous donnerait le pouvoir de lutter contre les défaillances du marché, comme celle-ci sur les marchés numériques, et d’empêcher l’émergence de nouvelles», a-t-elle ajouté.

Le sujet est brûlant. Inquiété aux États-Unis, Apple serait en train de s’activer, avec son Applebot, à référencer des centaines de milliers de pages du web depuis 2012 afin de pouvoir lancer, à brève échéance, son propre moteur de recherche, . Compte tenu de l’avance de Google en la matière, il ne sera pas aussi performant tout de suite. Pour l’instant, Google paie 8 à 12 milliards de dollars par an pour être le moteur de recherche par défaut dans l’écosystème d’Apple. Soit 20% des revenus de la marque à la pomme pour les services.

GMX, Info.com et Qwant au Luxembourg

Et pendant ce temps-là, après avoir pris une amende de 4,3 milliards d’euros en 2018, Google a introduit un système de vente aux enchères pour proposer des moteurs de recherche alternatifs au sien sur Android. Tous ceux qui pouvaient postuler devaient formuler un prix qu’ils étaient prêts à payer pour être parmi les quatre moteurs dans chaque État membre. Au Luxembourg, c’est GMX, Info.com et Qwant qui ont remporté la mise, au montant inconnu.

Au total, pour quatre mois, puisque les enchères recommencent à l’issue de chaque période. Cinq d’entre eux ont réclamé une réunion d’urgence à la commissaire, cette semaine. Ils considèrent que le système mis en place par Google ne les favorise pas du tout. 

«Nous avons pu vérifier ce que nous dénonçons depuis le début», explique le CEO de Qwant, Jean-Claude Ghinozzi, «Le système est complètement opaque. On enchérit, mais on ne sait pas à combien d’utilisateurs le système sera proposé in fine. Le prix par utilisateur actif est insupportable, on peut frôler l’euro. Pour nous, il est clair que ce système va permettre à Google de rembourser les amendes qui lui sont infligées en Europe sur le dos des entreprises comme les nôtres.»