D’un côté, les indices PMI, qui reflètent des enquêtes auprès des entreprises, ont progressé en juin et ont même positivement surpris dans certains cas. Mais en fait, ils ne sont que le pâle reflet de la dynamique d’activité, puisqu’ils montrent que par rapport à une situation tout à fait exceptionnelle d’activité à l’arrêt, les choses vont mieux. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Ce qui est important, c’est de savoir jusqu’à quel niveau l’activité peut progresser et sur ce point, les indices de confiance ne sont pas d’une aide précieuse. Le fait que les entrepreneurs retrouvent petit à petit le moral est donc une bonne nouvelle, mais il en faudra plus pour être rassuré.
D’un autre côté, les données de demandes initiales d’allocations de chômage aux États-Unis démontrent une situation délicate du marché du travail américain. Pour rappel, les entrées en chômage, qui pour la 14e semaine consécutive ont dépassé le million de personnes (1,48 million pour être exact), représentent le flux de personnes perdant leur emploi. Si dans les premières semaines, le nombre impressionnant d’entrées en chômage était l’effet direct des mesures de confinement (puisqu’il n’y a pas de programme de chômage temporaire aux États-Unis), on peut se demander si à présent, il ne s’agit pas d’un ajustement de la main-d’œuvre utilisée par les entreprises compte tenu des nouvelles perspectives économiques (une activité durablement affectée et dès lors une croissance faible). Le chômage engendré ici aurait alors un caractère plus permanent que ne l’est celui généré par le confinement.
Rappelons aussi que près de 20% de la population active aux États-Unis est au chômage pour le moment. Dans les prochaines semaines, un certain nombre de personnes licenciées en raison du confinement vont probablement retrouver leur emploi à la faveur du déconfinement. Mais combien seront-ils? Et surtout, arriveront-ils à compenser ceux qui vont perdre leur emploi en raison de la faiblesse durable de l’activité économique? En bref, alors que des chiffres désastreux en matière d’emploi pendant le confinement étaient tout sauf une surprise, c’est dans les prochaines semaines que la crise va montrer son vrai visage et son réel impact sur le marché du travail.