Le Grund, Luxembourg. (Photo: CBRE)

Le Grund, Luxembourg. (Photo: CBRE)

CBRE a récemment mis en ligne sa première analyse du marché résidentiel, avec un constat simple: Oui – les prix sont élevés et augmentent de manière soutenue, Oui – la création de nouveaux logements ne suit pas l’arrivée massive de nouveaux habitants, Oui – mais…

CBRE ne réinvente pas la roue en publiant son premier rapport résidentiel. En effet, en se basant sur des données d’entités nationales, le constat est sans appel: le marché résidentiel au Luxembourg devient de plus en plus exclusif, avec une augmentation annuelle des prix et un stock de nouveaux logements pas suffisamment renouvelé face à une population qui ne cesse de croître.

Qu’en est-il des prix?

Les prix du logement semblent avoir augmenté à un rythme soutenu et régulier depuis 2010 à un taux annuel de 4,5%.

On trouve désormais facilement des appartements existants dont le prix de vente moyen oscille aux alentours de 7.000€/m². Mais pas que... Les prix atteignent un niveau supérieur lorsqu’il s’agit de projets neufs, surtout à Luxembourg-ville. En effet, selon leur typologie, les appartements se commercialisent en général aux alentours de 12.000 à 15.000€/m², tel qu’à la Cloche d’Or ou au Kirchberg.

Que cela concerne les terrains ou les logements, les disparités régionales en termes de prix sont très fortes, doublant presque entre le Nord et le Centre. L’augmentation du prix au m² dépendant fortement de la distance par rapport au centre-ville de Luxembourg, mesurée en temps passé dans les transports publics et en voiture, il n’est donc pas surprenant que le top 3 des villes où l’on trouve les logements les plus chers soient Luxembourg, Strassen et Bertrange.

Trop de population, pas assez de logements

Entre 2005 et 2018, la population a augmenté de 33% (de 461.000 habitants à 614.000 habitants), poussée surtout par la migration de travailleurs étrangers attirés par la condition économique du pays.

Au cours des 20 dernières années, seulement 2.900 logements ont été construits en moyenne annuelle, tandis que le nombre de nouveaux logements nécessaires pour faire face à une demande en constante augmentation est estimé à 6.300.

De plus, basée sur des estimations établies par le STATEC selon différents scénarios de croissance économique, l’augmentation de la population pourrait conduire à une demande moyenne de 5.600 à 7.500 unités par an jusqu’en 2060. Ce qui est plus de deux fois le taux de construction de logements au cours des dernières années, et donc insuffisant.

Oui, mais…

Le marché luxembourgeois est extrêmement résistant et s’adapte à un rythme très rapide. L’État est très impliqué et est ainsi le premier gouvernement européen à avoir préparé sa transition vers une «troisième révolution industrielle». Pour le secteur résidentiel, cela se traduira par la transformation et la réhabilitation du parc de logements existants et de bâtiments anciens en logements connectés, intelligents et durables. Il s’agira également de projeter de nouvelles coopératives d’habitations et de logements alternatifs adaptés aux besoins des habitants, tout en favorisant la diversité sociale et générationnelle, ainsi que la mobilité douce.

Retrouvez cette analyse dans notre rapport à télécharger ici .