Argent liquide, cartes de crédit, nouveaux modes de paiement: la digitalisation bouscule les codes du paiement et clive la société. (Photo: Shutterstock)

Argent liquide, cartes de crédit, nouveaux modes de paiement: la digitalisation bouscule les codes du paiement et clive la société. (Photo: Shutterstock)

La disparition de l’argent liquide est-elle un problème pour le consommateur luxembourgeois? Un sondage mené par Quest auprès de 1.000 résidents révèle un étonnant grand écart.

La disparition de l’argent liquide, un inattendu débat dans la société luxembourgeoise, pourtant à la pointe dans le paiement par carte ou même par de nouveaux moyens comme l’Apple Pay? Oui, à en croire les résultats d’une étude publiée par Quest.

«28% de la population affirment déjà aujourd’hui que la disparition de l’argent liquide ne serait pas un problème pour eux, contre 35% de la population qui pensent que l’argent liquide doit absolument rester une option», dit le sondage, qui relève que la situation diffère beaucoup d’un point de vente à un autre. L’opposition entre les deux modes est à peu près identique, quelle que soit la catégorie d’âge.

Pire, 30% de la population se disent prêts sans hésitation à préférer un supermarché qui n’accepterait plus l’argent liquide, tandis que 30% n’y sont pas prêts du tout, ce qui posera, dit l’étude, «un énorme défi d’arbitrage» pour les acteurs du commerce, qui multiplient déjà souvent les systèmes de paiement pour ne pas se priver d’une partie de la clientèle nationale ou internationale.

Par exemple, «45% des consommateurs de moins de 35 ans ont payé leur dernière consommation dans un café, bar ou salon de thé par carte ou un autre moyen digital» et de plus en plus utilisent leur carte de crédit pour de très petits montants, autrefois payés en cash. «Plus d’un tiers de la population a tendance à payer par carte les montants minimaux et 25% paieront même des montants de moins de 10 euros par carte.» Cela dit, nuance l’étude, deux tiers des consommateurs paient toujours en cash dans les cafés, bars ou salons de thé.

Point de rupture

L’attitude des consommateurs est à un point de rupture, relèvent les auteurs de l’étude: Digicash a déjà une pénétration théorique de 40% et bientôt 20% de la population adopteront ces solutions intelligentes.

Deux tiers des personnes interrogées n’ont jamais essayé Apple Pay ou Google Pay et entre un quart et un tiers n’en ont même jamais entendu parler, alors que plus de 40% sont des utilisateurs de Digicash.

Près de 9 consommateurs sur 10 sont plutôt ou tout à fait d’accord avec l’idée que le cash garantit l’anonymat. Le chiffre diminue lorsqu’il s’agit de défendre l’idée que le cash permet d’avoir une meilleure notion de la valeur de l’argent et encore un peu pour dire que le liquide permet de mieux contrôler ses dépenses.

Ce dernier point est aussi favorable aux nouvelles technologies, dont la valeur ajoutée principale est la simplification de la vie des commerçants puis la lutte contre le travail au noir, la drogue ou le financement du terrorisme.