David Seban-Jeantet, CIO au sein de Société Générale Private Wealth Management. (Photo: Maison Moderne)

David Seban-Jeantet, CIO au sein de Société Générale Private Wealth Management. (Photo: Maison Moderne)

L’année 2019 restera sans nul doute un bon cru pour les marchés. Aux antipodes de 2018, la grande majorité des classes d’actifs ont généré de bonnes, voire de très bonnes performances. 

Hormis les dépôts, les obligations, l’or, les actions, l’immobilier génèrent des performances de premier plan. Plus que la croissance, qui a déçu en 2019, ces bonnes performances sont à mettre au crédit de la baisse des taux qui a suivi le revirement de politique monétaire engagé par la réserve fédérale lors de l’allocution de Jerome Powell au tout début du mois de janvier. Les obligations d’État américaines progressent ainsi de près de 10% sur un an.

Avec près de 25% de performance, les marchés actions américains et européens ne sont pas en reste, et ce, en dépit de la stagnation en 2019 des bénéfices par actions. Sur les marchés émergents, les indices obligataires progressent de 13% dont les deux tiers proviennent de la baisse des taux longs américains. Si les marchés actions émergents gagnent près de 15%, la Russie se démarque avec un gain de plus de 40%.

L’année 2019 clôture également la décennie qui a suivi la grande crise financière de 2008. La «décennie perdue» a été marquée par une croissance économique atone. En revanche, du point de vue de la performance des actifs, c’est une période faste qui aura permis de générer des performances bien supérieures aux moyennes de long terme. Avec une performance annuelle moyenne de 17,85%, le S&P 500, l’indice américain, enregistre de loin les meilleures performances. Les marchés actions européens et émergents affichent pour leur part des performances de l’ordre de 12,5% par an. Les obligations d’État ont généré 4,4% par an en zone euro alors que le segment «high yield» produisait 12,5% sur la période. L’or est la seule classe d’actifs qui produit un retour négatif avec performance de -2,86% en dix ans.

Pour les marchés actions, si les perspectives de croissance de résultats apparaissent plus favorables qu’en 2019, il ne faudra pas compter sur une expansion de multiples comme ce fut le cas cette année.
David Seban-Jeantet, CIO au sein de Société Générale Private Wealth Management

David Seban-Jeantet, CIO au sein de Société Générale Private Wealth Management

Pour 2020, nous anticipons une stabilisation et un début de normalisation des taux longs. En l’absence de choc sur la croissance ou de matérialisation d’un risque géopolitique, les obligations d’État devraient ainsi produire un rendement proche de zéro. L’or redevient aujourd’hui une alternative intéressante aux obligations bénéficiant d’un statut de valeur refuge en cas de matérialisation d’un scénario adverse sur la croissance. Pour les marchés actions, si les perspectives de croissance de résultats apparaissent plus favorables qu’en 2019, il ne faudra pas compter sur une expansion de multiples comme ce fut le cas cette année.

Néanmoins, la croissance des résultats combinée au rendement des dividendes devrait permettre d’atteindre des performances honorables. Alors que 2019 s’achève sous les meilleurs hospices, flexibilité et discernement seront les maîtres-mots pour positionner au mieux nos portefeuilles en 2020, et comme nous l’a rappelé l’année écoulée, l’action des banques centrales et la dynamique de taux resteront les piliers de la performance des marchés d’actifs.