Même si l’artiste Keong-A Song vit au Luxembourg depuis près de dix ans, elle affirme que Séoul est un «souvenir [qui] est toujours vivant et qui bouge sans cesse». (Photo: DR)

Même si l’artiste Keong-A Song vit au Luxembourg depuis près de dix ans, elle affirme que Séoul est un «souvenir [qui] est toujours vivant et qui bouge sans cesse». (Photo: DR)

L’artiste coréenne Keong-A Song parle de sa passion pour le partage d’illustrations de son pays d’origine, la Corée du Sud, avec un public local, et de la manière dont elle a réussi à travailler de manière indépendante en poursuivant sa passion pour l’art.

Il y a une histoire que la famille de Keong-A Song lui a racontée lorsqu’elle était enfant, et elle ne peut s’empêcher de se demander si elle a eu un impact sur son gagne-pain. Bien qu’elle admette qu’elle essaie de ne pas y accorder trop d’importance…

Il existe une tradition importante dans la culture coréenne appelée «doljanchi», qui célèbre l’étape importante du premier anniversaire d’un enfant. Il s’agit principalement du «doljabi» (돌잡이), au cours duquel la famille regarde l’enfant choisir un des objets qui se trouvent devant lui. On pense que l’objet sélectionné prédit l’avenir de l’enfant. L’enfant a-t-il choisi l’argent? Il ou elle sera probablement riche un jour. Une ficelle? Cela pourrait signifier une longue vie.

Song, elle, a choisi un pinceau de calligraphie. Et, d’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours eu une passion pour le dessin.

«Je dessine presque tous les jours», explique-t-elle à Delano. «J’étais un peu timide, alors c’était ma façon de m’exprimer, ça m’aidait à me sentir plus libre, à donner plus de sens aux choses.»

Même pendant la pandémie, l’artiste originaire de Séoul dit qu’elle aime illustrer des choses simples – animaux sauvages, cuisine – ou aller dans son jardin pour dessiner des fleurs ou des insectes, par exemple. «Tout est un peu beau», ajoute-t-elle. Elle aime particulièrement utiliser l’aquarelle, qu’elle apprécie pour sa légèreté et son côté flottant, et l’encre qui, «si vous la mélangez à l’eau, est magique».

Comme un voyage dans le temps

Sa technique découle en partie de ses études de peinture orientale en Corée, qui lui ont donné, selon elle, un sens de l’histoire. Elle a ensuite étudié à Nancy, en France, à l’École nationale supérieure d’art et de design. Depuis 2011, elle vit et travaille entre le Luxembourg et Paris.

Ce qui était un rêve pour elle auparavant – illustrer des livres – est devenu une réalité en 2009 lorsque le l’Édition coréenne Sodam a publié «미미의 프랑스일기» («Le Journal français de Mimi»). En 2017, elle a illustré son deuxième livre, «Wooow!!! Lëtzebuerg», publié par les Éditions Binsfeld.

Elle a déjà collaboré avec le Mudam, le CNA et exposé aux Rotondes, Casino Luxembourg  et plus encore, et son dessin, «Panorama Séoul 2021», est visible actuellement jusqu’au 21 mai au Centre culturel coréen de Bruxelles dans le cadre de l’exposition de groupe «Mega Seoul – 4 Decades».

«Partager des images de Séoul avec d’autres personnes me permet de faire revivre mes propres souvenirs, les expériences et histoires que j’ai eues dans cette ville merveilleuse, ma ville natale», explique Song.

«Partager ces images de Séoul avec les gens, surtout maintenant, c’est comme faire un voyage dans le temps, en reliant le passé, le présent et le futur.»