Fred Keup estime que l’on ne peut pas compter uniquement sur l’éolien et le solaire pour assurer la révolution énergétique du pays.  (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne)

Fred Keup estime que l’on ne peut pas compter uniquement sur l’éolien et le solaire pour assurer la révolution énergétique du pays.  (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne)

L’actuel gouvernement luxembourgeois veut forcer la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2030, de 55% par rapport à 2005.

Ce qui revient à révolutionner notre mode de vie et notre éco­no­mie en seulement neuf ans. Difficile à croire, en considérant que nous mettons actuellement dix ans pour construire un stade de football.

Les partis politiques? Presque tous convertis au discours idéologique des Verts, ils adhèrent aux fanatiques du climat. Et qui oserait encore critiquer cette religion apocalyptique et ses innombrables prêcheurs?

Alors voilà, on impose une transition abrupte. Un plan irréalisable, la négation des moyens technologiques, des tromperies, des taxes, des impositions, des contraintes, une renonciation à la mobilité et à la flexibilité, etc.

Cela met en péril notre modèle social et notre économie, ainsi que notre sécurité énergétique.

On nous prêche le triomphe du photovoltaïque et des éoliennes.

Mais la réalité est que ces derniers satisfont 0,8% de nos besoins en énergie. Autant dire rien, ou presque. Ce qui n’empêche pas le gouvernement de nous tromper: «La production d’électricité à partir du solaire photovoltaïque couvre les besoins de 100.000 personnes.» Non! Le photovoltaïque représente 0,3% de notre énergie, et 2,3% de notre électricité. Et encore, énergies solaire et éolienne sont des énergies volatiles, elles ne produisent qu’à certaines périodes. Et en hiver, lorsqu’il n’y a pas de vent, la production est de zéro!

À cela s’ajoute que la consommation énergétique augmentera encore dans les années à venir, rien que par l’explosion démogra­phique et l’implantation de nouveaux acteurs, tels que Google.

Le gouvernement n’atteindra jamais ses chiffres visés, qui, par ailleurs, n’auraient aucun effet sur le bilan mondial des émissions, mais sa politique entravera la vie des citoyens et la compétitivité de nos entreprises. Le gouvernement force son idéologie dite «verte» sur le dos de l’économique et du social.

La réduction impressionnante de 12% des émissions lors de l’année de crise Covid en 2020 est révélatrice: le but de la politique gouvernementale ne peut être atteint que si le Luxembourg sombre dans la crise pour les neuf prochaines années.

Alors, arrêtons de rêver et de tomber dans le catastrophisme. Au lieu de partir sur des impôts, des régulations et des interdictions idéologiques, nous devrions miser sur les meilleures technologies disponibles, la science et le bon sens, et ceci en impliquant les premiers concernés, citoyens consommateurs et industrie.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  qui est parue le 29 avril 2021.

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