Jean-Pierre Gomez, head of regulatory & public affairs, Société Générale Luxembourg. (Photo: Olivier Minaire)

Jean-Pierre Gomez, head of regulatory & public affairs, Société Générale Luxembourg. (Photo: Olivier Minaire)

La directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers) a permis la création d’une licence pour les gérants européens de fonds d’investissement alternatifs (FIA), ainsi qu’une nouvelle forme de dépositaire pour surveiller les actifs de ces FIA, actifs non conservables dans le réseau des sous-conservateurs, s’agissant majoritairement de placements en immobilier et private equity.

AIFMD II?

La consultation lancée en octobre 2020 par la Commission européenne auprès des gérants d’actifs et des dépositaires de FIA a montré que, majoritairement, les pays de l’UE ne souhaitent pas faire évoluer le texte de niveau 1 d’AIFMD et veulent, par exemple, conserver le dépositaire du FIA dans le pays où le fonds est domicilié.

SFDR impacte-t-il AIFMD?

Depuis le 10 mars, les sociétés de gestion et les gérants de FIA appliquent déjà les premières mesures du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) en indiquant dans les prospectus des fonds leur stratégie d’investissement durable et leur classification. Ils fournissent également des données extrafinancières et ESG. C’est devenu ainsi une obligation réglementaire.

En avril dernier, la Com­mission européenne a pu­blié un projet d’acte délégué pour intégrer dans la directive AIFMD le risque de durabilité dans la décision d’investissement. SFDR impacte donc bien les FIA.

Quels sont les challenges de SFDR?

Le premier challenge est d’implémenter SFDR en trouvant des synergies dans la mise en place d’outils informatiques afin d’éviter des redondances et coûts inutiles.

Loin d’être aisé, le deuxième challenge réside dans la collecte de données extrafinancières, surtout pour les fonds immobiliers ou de private equity. Les investisseurs friands de durabilité et de rendement pousseront les gérants à intégrer ces critères verts, qui pourraient se transformer rapidement en critères majeurs.

D’autres challenges, comme l’absence de définition universelle du risque de durabilité et de méthodologie de calcul des critères ESG, sont à anticiper. La pratique du gold plating avec des règles locales plus con­traignantes risque d’avoir des conséquences sur la distribution transfrontière.

Société Générale participe activement aux débats sur SFDR et AIFMD tant à Luxembourg qu’en France, et dans les autres pays où SGSS agit comme dépositaire d’actifs: Italie, Allema­gne et Irlande.