Soutenir des ONG intervenant dans le monde entier permet non seulement à une entreprise de se mettre au service d’une cause, mais également d’accroître le sentiment d’appartenance de ses employés. Rencontre avec Roger Martínez-Dolz, Directeur Général de Médecins Sans Frontières Luxembourg.

Apporter son soutien à une organisation peut prendre différentes formes. Citons notamment les dons financiers octroyés par les entreprises, la mise à disposition temporaire des compétences spécifiques de ses collaborateurs (mécénat de compétences), des tarifs privilégiés pour des prestations, ou le financement de projets précis. Il peut aussi s’agir de faire bénéficier à l’ONG de la notoriété de l’entreprise. Cette aide permet par ailleurs à la société de s’associer à des valeurs telles que la solidarité et l’entraide et de renvoyer une image plus humaine.

«Afin de maintenir son indépendance de tout pouvoir politique, économique et religieux et d’assurer sa réactivité opérationnelle, Médecins Sans Frontières est financée à 96% par des dons issus de fonds privés. Il est important de nous associer à des marques qui respectent notre charte éthique», précise Roger Martínez-Dolz.

Renforcer le sentiment d’appartenance

Il poursuit en expliquant qu’«en soutenant MSF Luxembourg, de nombreuses entreprises témoignent de certaines valeurs morales qu’elles souhaitent défendre. Ceci est important pour le grand public, qui est aujourd’hui plus enclin à privilégier une entreprise qui s’engage pour la cause humanitaire.»

S’engager au service d’une cause permet également de fédérer les salariés et de créer chez eux un sentiment d’appartenance à l’entreprise. Convaincus par cette démarche, ces derniers peuvent s’impliquer et soutenir les ONG. Ils peuvent par exemple participer en équipe à un événement sportif dans le but de collecter des fonds.

Outre un sentiment de fierté, allouer de l’argent à une ONG comme MSF offre aussi des avantages fiscaux. En effet, les dons sont déductibles d’impôts au titre de dépenses spéciales à partir d’un montant annuel de 120 euros. Néanmoins, cette déduction ne peut en aucun cas représenter plus de 20% du total des revenus nets du contribuable, ni dépasser la somme d’un montant d’un million d’euros.

Agir au plus près de la population

Ces dons offrent la possibilité à Médecins Sans Frontières d’apporter une aide médicale d’urgence, de financer l’accès aux soins lors de situations de conflit, de catastrophes naturelles ou lorsque les ressources viennent à manquer. Cette association humanitaire d’urgence médicale existe depuis 50 ans et intervient dans plus de 88 pays, dans des contextes toujours plus variés.

Suite aux récentes inondations au Soudan du Sud ou au séisme ayant frappé Haïti en août dernier, MSF a par exemple permis à la population d’accéder à des services de santé essentiels. L’ONG intervient aussi dans les zones de conflit, comme en Afghanistan, pour remédier notamment aux problèmes d’accès aux soins et y construire des infrastructures telles que des maternités pour la prise en charge de la santé maternelle.

Enfin, Médecins Sans Frontières lutte depuis plusieurs années contre la mortalité infantile, qui constitue un fléau dans plusieurs pays, comme la Sierra Leone. Dans ce pays, elle a mis sur pied un hôpital spécifique à cette problématique et assure la formation de nouveaux personnels soignants parmi la population locale, durement frappée par l’épidémie d’Ebola en 2014-2015.

Les objectifs de Médecins Sans Frontières sont non seulement d’apporter une assistance médicale, mais aussi d’optimiser la gestion des dons pour intervenir simultanément dans plusieurs pays. Au Luxembourg, l’antenne locale s’est donné pour mission de sensibiliser la population et de développer une expertise en recherche opérationnelle via une unité dénommée LuxOR (Luxembourg Operational Research) et constituée de spécialistes qui évaluent et améliorent les programmes de santé de MSF à travers le monde.