C’est lors d’une conférence de presse du DP, à l’issue des réunions du bureau exécutif et du comité directeur, que le choix de Yuriko Backes a été dévoilé. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

C’est lors d’une conférence de presse du DP, à l’issue des réunions du bureau exécutif et du comité directeur, que le choix de Yuriko Backes a été dévoilé. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Yuriko Backes sera la prochaine ministre des Finances et la première femme à occuper cette fonction gouvernementale. Elle prendra le relais de Pierre Gramegna au début de l’année prochaine.

Alors que pour la succession de , le DP a finalement fait le choix de . Une surprise, puisque cette haute fonctionnaire et diplomate était devenue maréchale de la Cour grand-ducale le 1er juin 2020. Elle sera, à bientôt 51 ans, la première femme à occuper les fonctions de ministre des Finances dans l’histoire du Grand-Duché.

Une fois le départ de Pierre Gramegna acté, le nom de Yuriko Backes serait très vite sorti du lot et aurait, tout aussi vite, fait l’unanimité au sein des organes de direction du DP, notamment le comité directeur et le bureau exécutif. «Il fallait une personne évidemment capable d’assumer un tel ministère, mais aussi ayant une expérience nationale et internationale», explique ainsi , la présidente du parti.

Diplômée de la London School of Economics, de la London School of African and Oriental Studies, ou encore du Collège d’Europe à Bruges, Yuriko Backes a occupé le poste de conseillère diplomatique des Premiers ministres luxembourgeois (CSV) et  (DP) entre 2010 et 2016. Ancienne directrice adjointe de la direction des Relations économiques internationales du ministère des Affaires étrangères, chef de mission adjointe à l’ambassade du Luxembourg au Japon, elle a aussi été la représentante permanente du Luxembourg auprès de l’UE à Bruxelles ainsi qu’auprès des Nations unies à New York, puis, entre 2016 et 2020, chef de la représentation de la Commission européenne au Luxembourg. Elle cochait donc toutes les cases.

Restait à convaincre l’intéressée de sauter le pas, elle qui n’avait jamais eu de carte de parti. «Pour ce qui ne sera pas une promenade», assure Xavier Bettel. Yuriko Backes a pris le temps de sonder «proches et famille, car c’est tout de même un grand changement dans une vie». Une réflexion qui a été l’affaire de quelques jours, au plus, et qui a abouti à une réponse favorable.

Corinne Cahen s’en félicite: «Cela démontre que le DP est un parti moderne. Nous ne manquons pas de femmes de talent et n’avons pas besoin de quotas pour leur confier de grandes responsabilités. Je suis particulièrement heureuse que Yuriko nous rejoigne.»

Plus qu’une ministre, Yuriko Backes sera aussi un nouvel atout pour le parti. Si celle-ci n’a jamais été encartée au cours de sa carrière, elle le sera cette fois au DP. Un parti dont elle partage les valeurs, notamment européennes, et «qui a une vision moderne du futur». Elle sera donc candidate lors des élections de 2023 car «cela fait partie du ticket, me semble-t-il». Dans quelle circonscription? «Ce sera encore à voir», dit-elle.

Mais c’est d’abord vers le ministère des Finances que son regard porte, où elle s’engage à faire de son mieux «pour être le digne successeur de Pierre Gramegna». La transition se fera au début de l’année prochaine. Le rythme du calendrier appartient maintenant au Grand-Duc qui doit accepter la démission de Pierre Gramegna, mais aussi celles de (LSAP) et (LSAP). «Je reste jusqu’au début de l’année prochaine», a d’ailleurs indiqué Pierre Gramegna.

Celui-ci a tenu à mettre en avant que, grâce «au travail d’équipes formidables tant dans les institutions que les administrations, nous avons une situation stable au niveau des finances de l’État. Nous avons aussi changé l’image de la place financière, notamment en ce qui concerne la transparence, avec le secteur et non contre le secteur.» Mais aussi lancé le processus de digitalisation et rendu la place financière plus verte, notamment via les «green bonds». Il a aussi remercié le Premier ministre «pour sa confiance» et «l’équipe du gouvernement» avec qui la collaboration fut constante et parfaite. Parmi ses proches collaborateurs, il a rendu hommage à , à la tête de Luxembourg for Finance, mais également à «Etienne Reuter, Isabelle Goubin et Bob Kieffer». 

Le ministre a alors laissé place à l’homme. «Merci à mon épouse, Sylvie, et à mes enfants, pour leur soutien. En ce moment, je pense aussi à ma maman qui a été une source d’inspiration.» Il a enfin tenu à saluer «Egidio, mon grand-père venu d’Italie il y a 100 ans, qui a toujours dit que le Luxembourg était la meilleure chose qui lui était arrivée dans la vie. C’est en son nom que je tiens à remercier le Luxembourg.»

Alors que a été annoncée voici quelques jours, la question de la succession de Yuriko Backes au maréchalat de la Cour va donc se poser. «C’est aussi une prérogative du Grand-Duc», met en avant Xavier Bettel. «Mais j’aurais prochainement des entretiens avec lui à ce sujet.»