SES va poursuivre son travail de réorganisation pour continuer à être aux avant-postes d’un univers qui bouge très vite. Tout en profitant de son O3b mPower, satellite futuriste. (Photo: Paperjam)

SES va poursuivre son travail de réorganisation pour continuer à être aux avant-postes d’un univers qui bouge très vite. Tout en profitant de son O3b mPower, satellite futuriste. (Photo: Paperjam)

SES est repassée sous la barre symbolique des deux milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Les négociations sur la 5G américaine et la manne financière à venir vont lui permettre de se relancer.

«Nous sommes satisfaits avec les résultats financiers pour 2019, en termes d’Ebitda, de l’endettement net par rapport à l’Ebitda et de CapEx, tous en ligne avec nos prévisions de février dernier.»  ne pratique pas la méthode Coué. Pour le CEO de SES, «nos revenus sont légèrement en dessous de nos attentes, parce que nous n’avons pas réussi à concrétiser un important contrat dans le domaine de la vidéo».

Le segment «Video», en baisse de 7,1% à 1,21 milliard d’euros, continue à la fois d’être le moteur de l’opérateur de satellites, mais sa part dans le total est passée sous la barre, là encore symbolique, des deux tiers. Et la croissance du secteur-clé pour le futur, «Networks», est certes de +7% par rapport à l’an dernier, mais elle ne permet pas de compenser la différence. Cette deuxième partie de l’activité a généré 762 millions d’euros de revenus.

SES attend avec impatience la mise en service de son satellite futuriste, O3b mPower, pour lequel elle a déjà signé deux contrats importants, le premier avec Carnival pour offrir de la connectivité à haut débit sur les bateaux de croisière de Princess Cruises, et le second avec Orange pour l’Afrique. Un dernier enjeu majeur qui avait été à l’origine du projet de Greg Wyler racheté à prix d’or par SES: connecter les gens qui n’avaient pas de connexion.

Le bénéfice net qui va revenir dans les poches des investisseurs est en hausse de 1,3%, et le dividende est de 0,40 euro.

Au 31 décembre, la société avait sécurisé pour 6,3 milliards d’euros de contrats, dont 80% des revenus annuels espérés en 2020. Selon le communiqué de presse, ces revenus devraient se situer entre 1,92 et 2 milliards d’euros.

Nouvelle étape de la transformation

En même temps que ses résultats, SES a annoncé une «nouvelle phase de sa transformation stratégique». «Simplify and amplify», c’est son nom, s’inscrit dans la lignée du plan de 2017, année où les deux verticales «Video» et «Networks» ont commencé à être séparées.

Le premier axe de ces réflexions s’intéresse à séparer la partie «Networks» à l’intérieur de SES, quitte à lui permettre d’avoir accès aux marchés de capitaux pour alimenter sa croissance rapide. C’est dans le contexte des modifications liées à la 5G que SES s’apprête à mettre en place une équipe spéciale. L’enjeu est important puisqu’aux termes de ce plan, la société luxembourgeoise devrait récupérer 4 milliards de dollars, en 2021 et 2023, plus le remboursement des frais opérationnels liés à la libération de la fréquence dont les Américains ont besoin.

Le deuxième axe veut améliorer l’adoption de technologies de pointe, quitte à monter des alliances dans certains secteurs quand cela fera sens.

Le troisième vise à simplifier l’opérationnel en réalignant ses effectifs et ses process sur ses nouveaux développements.

La partie «Innovate for the future» veut tirer profit de son réseau unique à venir avec O3b mPower pour développer ses services de cloud et établir un centre d’innovation.

«Notre vision est ‘contenu’ et ‘connectivité’ partout», a indiqué le CEO de SES, «et nous positionnons SES pour réaliser cette vision et fournir de la croissance et de la valeur pour nos clients dans leurs marchés qui changent à toute vitesse. Nous allons faire de SES une organisation plus simple pour faire des affaires et ajouter de la valeur substantielle à nos actionnaires.»

Mouvements au CA

En juin dernier, Jean-Paul Senninger, Jean-Paul Zens et Conny Kullmann se sont retirés du conseil d’administration et ont été remplacés par Paul Konsbruck, Marc Serres et Frank Esser (en février pour ce dernier).

En avril, suite à l’accord de septembre, la présence au conseil d’administration sera limitée à 12 ans, dont François Tesch et Hadelin de Liedekerke Beaufort devront quitter l’instance lors de l’assemblée générale d’avril. Ils seront remplacés par Béatrice de Clermont-Tonnerre, qui a été senior vice president Business Development chez Lagardère, co-head of programming chez Canalsatellite et director AI Partnerships chez Google, et Peter Van Bommel. Au 2 avril, la taille du conseil sera réduite à 12 membres et Victor Casier et Marc Serres quitteront le conseil.