Linda Harroch Maison Moderne

Linda Harroch Maison Moderne

Que ce soit au Luxembourg ou en dehors de nos frontières, le Private Equity connaît, ces dernières décennies, une croissance exceptionnelle, avec des chiffres records. Cette industrie, qui suscite un engouement chez nous, a su faire preuve de résilience dans les moments difficiles comme la pandémie.  

Ce n’est un secret pour personne, depuis les années 50-60, l’industrie du Private Equity (soit le fait d’acquérir une participation dans une société non cotée en bourse en vue d’une revente à plus ou moins long terme avec une plus-value potentielle), n’a cessé de croître de manière exponentielle. «De 716 milliards de dollars en 2001, le volume mondial d’actifs sous gestion atteint plus de 4,740 milliards en juin 2020 et pourrait dépasser les 5.800 milliards à l’horizon 2025», précise Linda Harroch, Partner and Head of the Private Equity department chez Bonn Steichen & Partners.

Le Luxembourg, eldorado du PE

Au Grand-Duché, les actifs sous gestion du PE sont passés en moins de 20 ans d’une quantité relativement marginale à pas moins de 400 milliards d’euros, selon la LPEA. Ces chiffres traduisent un engouement sans précédent pour les investisseurs ces dernières années, avec une présence conséquente au Luxembourg en la matière. «Nous ne trouvons pas moins de 10% des actifs mondiaux sous gestion du PE dans un pays devenu la 1re place financière d’Europe et la seconde au niveau mondial. 90% des fonds d’investissement européens spécialisés sont présents tandis que 19 des 20 plus grandes entreprises de PE sont implémentées dans le pays.»

Les facteurs expliquant cette croissance exceptionnelle sont nombreux et dépendent des activités du Private Equity: les pratiques du Venture capital qui profite pleinement des politiques de start-up européennes actuelles, du Growth capital ou encore les stratégies de Buy out démontrant un risque moindre, mais une prévisibilité plus importante et une performance plus régulière. «Nous remarquons que le PE a trouvé dans le Luxembourg un partenaire européen de 1er choix disposant d’un cadre législatif et réglementaire flexible, moderne et adapté à ces activités. Il a également bénéficié d’un législateur à l’écoute des professionnels du secteur dans un environnement globalement business friendly, d’un secteur bancaire extrêmement développé, d’une forte stabilité économique et d’une politique stable».

Le marché du travail offrant un vivier de ressources qualifiées, polyglottes et permettant de répondre aux exigences de ces investisseurs multilingues et multiculturels est en outre particulièrement apprécié des acteurs du PE.

Une part toujours plus importante au cœur de la finance

Selon les statistiques de l’ALFI, les actifs sous gestion de l’ensemble des fonds domiciliés au Luxembourg (toutes activités confondues) ont atteint un record absolu au 31 janvier 2021 avec 5,050 milliards d’euros. «Cela représente une augmentation de 1,54% en comparaison avec décembre 2020. Si l’importance du PE est encore inférieure à celle des marchés financiers régulés (Public Equity), il ne cesse de croitre au niveau global impactant ainsi son développement au Luxembourg».

Si l’importance du PE est encore inférieure à celle des marchés financiers régulés (Public Equity), il ne cesse de croitre au niveau global impactant ainsi son développement au Luxembourg 
Linda Harroch

Linda HarrochPartner and Head of Private Equity departmentBonn Steichen & Partners

Des facteurs propres à l’Union européenne sont à prendre en compte comme le Brexit dont le Luxembourg a ressenti les effets. Les gestionnaires de fonds ont ainsi voulu conserver leur passeport européen leur garantissant un accès à l’UE (AIFMD, MIFID). Ils ont notamment fait le choix de délocaliser leurs actifs au sein d’autres juridictions de l’UE dont le Luxembourg qui est devenu le siège de grandes maisons de PE comme Blackstone, Carlisle Group ou KKR. «Nous notons la commodité de ces transferts d’actifs au sein de sociétés en commandite spéciale, une création récente de notre législation s’inspirant fortement des partnerships du Common Low. Une référence appréciée des Anglo-saxons».

Face à la pandémie, le PE a également su capitaliser sur le succès rencontré ces dernières années afin de garantir son maintien et son développement. «Si le rythme soutenu des investissements et de Buy out a ralenti (5% de deals en moins et baisse des valeurs de 7%), le Venture capital a atteint des chiffres records. En 2021, une recrudescence très forte des investissements a toutefois été constatée, au niveau du Buy out notamment, dépassant ainsi l’activité pré-pandémique.»

Un avenir radieux pour le private equity

Cette activité post-pandémie impressionnante permet aujourd’hui d’entrevoir un avenir plus que radieux et une place proéminente pour le Private Equity, à l’échelle mondiale, mais aussi du Grand-Duché. «Sa résilience face à la pandémie mondiale et le récent regain massif de son activité nous laissent penser qu’il a de beaux jours devant lui. L’explosion du Venture capital start-up, la consolidation du Growth capital et la reprise exceptionnelle du Buy out nous laissent imaginer une multiplication des deals dans les années à venir. Il est plus que probable que le rythme de ces derniers mois s’intensifie davantage à l’approche de cette fin d’année.»

L’explosion du Venture capital start-up, la consolidation du Growth capital et la reprise exceptionnelle du Buy out nous laissent imaginer une multiplication des deals dans les années à venir.
Linda Harroch

Linda HarrochPartner and Head of Private Equity departmentBonn Steichen & Partners

Les nouvelles technologies (Intelligence artificielle, machine learning, big data), dont l’importance ne cesse de croître, ainsi que les concepts d’économie durable et de responsabilité sociale et éthique seront intimement liés au développement du PE dans un avenir proche. En effet, le private equity est amené à se diversifier davantage comme il a pu le faire avec brio durant ces dernières décennies.