Après 12 ans d’expérience et des interventions dans des universités américaines, Pascal Bouvier a lancé une initiative inédite avec la Lhoft. Ou comment mettre les meilleurs profils sur les rails de l’entreprise.  (Photo: Pascal Bouvier)

Après 12 ans d’expérience et des interventions dans des universités américaines, Pascal Bouvier a lancé une initiative inédite avec la Lhoft. Ou comment mettre les meilleurs profils sur les rails de l’entreprise.  (Photo: Pascal Bouvier)

Au carrefour des fintech, de l’innovation et de l’entrepreneuriat, le VC Scholar Program, mis sur pied par le VC Pascal Bouvier (Middlegame Ventures) et appuyé par la Lhoft, a livré ses deux premiers lauréats, Nida Khan et Armin Thon.

«Une ouverture sur le monde, une soif d’apprendre, pas sur des rails, une énergie folle…» Pascal Bouvier égrène sans difficulté les signes qu’il aime repérer au milieu d’un groupe. Douze ans d’expérience dans l’investissement dans des start-up lui ont appris à détecter très vite quel entrepreneur possède un potentiel et lequel a «un truc qui cloche», assure le VC de Middlegame Ventures pour expliquer comment il a choisi une quinzaine des candidatures qu’il a reçues pour la première édition de son VC Scholar Program.

Des têtes bien faites et déjà bien pleines, contactées via une trentaine d’universités en Europe et aux États-Unis, et «qui ont une idée de start-up… ou qui n’en ont pas mais sont intéressées, qui ont entamé une vie professionnelle ou qui n’ont pas encore plongé dans la vie professionnelle». Après avoir amené «un peu de fraîcheur» – c’est nous qui soulignons – à l’enseignement dans les universités américaines sur des cycles plus longs, Pascal Bouvier s’est demandé comment participer à combler habilement le fossé entre les formations académiques, les fintech et le monde de l’investissement.

À la clé, cette année, trois semaines de cours intensifs, autour de l’investissement, de l’industrie des fintech et des services financiers dans l’écosystème luxembourgeois. Des cours donnés par ses soins et ceux de Kanishk Walia (Middlegame Ventures), mais aussi par la LPEA, Luxembourg for Finance et la Lhoft. Start-up screen sur un marché spécifique, étude de marché et deux mémoires d’investissement: les cinq étudiants en finale, Pier Lupino (Université du Luxembourg), Heng Yao (Université du Luxembourg), Nida Khan (Université du Luxembourg), Gianluca Generoso (Université de New York) et Armin Thon (Université du Luxembourg), étaient volontairement plongés dans un monde de contraintes.

Ce n’était pas forcément confortable pour des étudiants en master ou en doctorat, explique l’organisateur de cette université agile, «parce qu’à la contrainte de temps – j’ai donné les sujets le lundi ou le mardi avec les copies à rendre le vendredi –, j’ai ajouté la contrainte de l’imperfection!»

«Aujourd’hui, dans le monde de l’entreprise, rien n’est parfait. Tout le monde travaille avec des contraintes et sans les réponses qui s’imposent», dit-il encore avec justesse.

Les deux vainqueurs ont gagné un accompagnement post-formation pratique avec l’investisseur. «Le premier est particulièrement intéressé par son plan de carrière, comme prendre la première bonne décision, puis la deuxième, et se projeter à cinq ou dix ans. La seconde, qui avait déjà une start-up, a besoin de conseils, mais s’intéresse au futur de l’industrie financière.»

À la recherche de partenaires

Des domaines que le CEO de Middlegame Ventures connaît bien, lui qui ne perd jamais des yeux très longtemps trois thématiques: le sort des données dans l’industrie financière et comment mieux les monétiser, les analyser et les gérer dans un univers très réglementé; l’évolution et la révolution des actifs, que ce soit les cryptos aujourd’hui ou l’immobilier, les actions, les produits structurés ou les dettes obligataires demain; au niveau de l’émission de ces nouveaux types d’actifs ou de leur trading; et enfin, l’embedded et open finance.

Après le succès de cette première édition, l’investisseur a déjà commencé à envoyer la plaquette pour la deuxième promotion. Espérant trouver des entreprises luxembourgeoises pour les associer à cette formation au profit de l’écosystème, afin de pouvoir former davantage d’étudiants de haut niveau et peut-être pendant un temps plus long que trois semaines.

«Même s’ils rejoignent un grand groupe ensuite, ce n’est pas grave. Ils auront eu le temps de développer des compétences d’entrepreneurs dont toutes les entreprises engagées dans une digitalisation, et face à une concurrence de nouveaux entrants, vont avoir besoin», explique-t-il, sans écarter, à terme, d’employer lui-même ces profils rares pour son fonds d’investissement.

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