Le député Pieyre-Alexandre Anglade souhaite porter le projet européen s’il est réélu, comme il l’a fait pendant les cinq dernières années. (Photo: Pieyre-Alexandre Anglade)

Le député Pieyre-Alexandre Anglade souhaite porter le projet européen s’il est réélu, comme il l’a fait pendant les cinq dernières années. (Photo: Pieyre-Alexandre Anglade)

Pieyre-Alexandre Anglade, actuel député et candidat aux élections législatives françaises pour la circonscription du Benelux, présente son programme s’il est réélu. Il défendra des projets européens, écologiques et facilitants le quotidien des Français à l’étranger.

Depuis ce vendredi 27 mai, 12h, et jusqu’au mercredi 1er juin à 12h, . Ils pourront aussi se rendre aux urnes le 5 juin, puis le 19 juin pour le second tour.

Paperjam a interrogé les candidats dont les partis ont enregistré les meilleurs scores au Luxembourg au premier tour de l’élection présidentielle française en 2022 et aux législatives de 2017. Un premier point avec Pieyre-Alexandre Anglade, actuel député du Benelux, candidat sous la bannière Ensemble! Majorité présidentielle.

Vous êtes député de la circonscription du Benelux depuis cinq ans: qu’avez-vous fait pour les Français au Luxembourg?

Pieyre-Alexandre Anglade. – «J’ai travaillé à l’Assemblée nationale pour ce qui est la première fonction d’un député: faire la loi et contrôler l’action du gouvernement. Quand vous êtes député, vous êtes élu de la nation, pas d’un territoire. J’ai donc été rapporteur sur huit textes, plus d’un par an. Le fer de lance de mon action a été la défense et la promotion du projet européen, qui est la sensibilité que partagent l’ensemble des Français qui vivent dans cette circonscription. Je considère que je suis l’élu de la circonscription la plus européenne. Je me suis par exemple opposé à Jean-Luc Mélenchon et ses députés à l’Assemblée nationale quand ils ont voulu retirer le drapeau européen de l’hémicycle. J’ai été rapporteur de textes sur la défense européenne, le plan de relance européen et j’ai été le représentant français lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

Ensuite, il y a effectivement un rôle de terrain, de porte-voix des aspirations et des difficultés que peuvent rencontrer les Français à l’étranger. Pendant cinq ans, j’ai donc essayé d’être un facilitateur de leur vie. Nous avons beaucoup travaillé avec le gouvernement pour renforcer notre réseau d’enseignement français à l’étranger et notre réseau d’associations. Il y a aussi un travail de soutien aux difficultés du quotidien. J’ai été souvent interpellé par des Français qui avaient des difficultés dans leurs démarches administratives, pour refaire une pièce d’identité, remettre leur retraite en ordre… J’ai reçu des milliers de mails.

Comment les aidez-vous, dans ces cas-là?

«Vous allez voir où il y a un dysfonctionnement, pourquoi. Parfois, il faut appeler l’administration de sorte à débloquer la situation.

Au niveau administratif, un autre problème vient du manque d’effectif au consulat. Comment comptez-vous y répondre?

«Il y a une difficulté qui est ponctuelle, parce qu’on sort du Covid. Les gens n’ont pas voyagé pendant deux ans et veulent maintenant de nouveau voyager, mais leurs titres sont périmés. Nous avons un goulet d’étranglement. En plus de l’année électorale, où l’organisation des bureaux de vote prend du temps aux agents du consulat. Tout cela va se fluidifier.

Dans le prochain quinquennat, nous voulons faciliter l’accès au service public, en créant, après France consulaire, France service Français à l’étranger. Cela permettra d’avoir une réponse liée à l’ensemble des services publics, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Nous voulons aussi mettre en place la dématérialisation du renouvellement des titres d’identité, du dépôt de procuration et de l’établissement des certificats de vie. Cela va désengorger le système.

Si vous êtes réélu, que défendrez-vous lors de ce nouveau quinquennat?

«Je veux porter haut la cause européenne et la cause écologique à l’Assemblée nationale. Je veux aussi que ce soit un mandat d’action pour les Français à l’étranger, de simplification de leur vie. Ensuite, nous voulons mettre en place une résidence de repli. Aujourd’hui, vous êtes plus taxés si vous avez une résidence secondaire en France, ce qui fait que beaucoup de Français vivant à l’étranger décident de ne pas avoir de résidence en France. Le concept de résidence de repli apporterait des avantages qui sont aujourd’hui ceux d’une résidence principale en France.

Nous avons également la volonté de renforcer notre réseau d’enseignement français à l’étranger, en augmentant les budgets. Afin d’accueillir plus d’élèves, de monter progressivement en qualité, tout en garantissant des frais de scolarité soutenables. Nous voulons ouvrir le pass culture (300 euros pour découvrir l’offre culturelle autour de chez soi) aux Français à l’étranger, ainsi que le . Et conforter nos associations françaises de l’étranger, en particulier dans l’entraide et la bienfaisance.

Une problématique touche les Français qui ne vivent pas à l’étranger, mais y exercent leur métier: les limites fiscales au télétravail. Comment vous positionnerez-vous sur ce sujet à l’Assemblée nationale?

«Oui, il faut augmenter le nombre de jours, très concrètement. Les usages du travail ont changé avec la crise. Il y a une autre réalité, le réchauffement climatique. Si on veut limiter cela, il faut qu’on développe le transport ferroviaire et qu’on limite les déplacements en voiture.

Combien de jours faudrait-il permettre aux frontaliers dans l’idéal?

«Je ne vais pas me risquer à un nombre, mais la volonté d’avancer là-dessus est claire.

Vous vivez en Belgique, mais quel est votre lien avec le Luxembourg, au-delà du fait que vous avez été élu député pour la circonscription Benelux?

«J’y suis venu très souvent pendant mon mandat. Ma famille est mosellane, j’ai un lien historique et culturel avec la région.

Comment se partage votre temps en tant que député entre les différents pays de la circonscription?

«Je considère qu’un bon député est un député présent à l’Assemblée nationale. Je passe donc du lundi soir au jeudi à Paris. Le reste de la semaine, je navigue dans la circonscription au gré des rendez-vous, réunions, événements auxquels je peux être invité qui se présentent à moi. C’est presque moitié-moitié.

Par exemple, combien de jours par mois êtes-vous au Luxembourg?

Je ne vais pas me risquer à un calcul hasardeux, surtout avec deux ans de Covid qui ont tout chamboulé, mais tous les mois, en période normale, j’y passe. À chaque fois que je devais être présent, j’étais présent.»

Voici la liste des candidats aux législatives dans la 4e circonscription des Français de l’étranger, correspondant au Benelux: 

Emmanuelle Cuignet (RN)

Geneviève Machicote (LR):

Valentin Thevenot (Parti animaliste)

Gaëlle Cronel (Parti pirate)

Cécilia Gondard (Nupes):

Cédric Deverchère (Volt)

Catherine Coutard (Gauche républicaine)

Marie-Josée Mabasi (les écologistes avec la majorité présidentielle)

Anne-Catherine Girard (Reconquête):

Pieyre-Alexandre Anglade (Ensemble! majorité présidentielle)