La prolongation de l’obligation scolaire de 16 à 18 ans sera un outil important de prévention du décrochage scolaire, a assuré Claude Meisch, alors qu’un tiers des décrocheurs sont âgés de 16 à 18 ans. (Photo: SIP/Julien Warnand)

La prolongation de l’obligation scolaire de 16 à 18 ans sera un outil important de prévention du décrochage scolaire, a assuré Claude Meisch, alors qu’un tiers des décrocheurs sont âgés de 16 à 18 ans. (Photo: SIP/Julien Warnand)

La pandémie a aggravé les écarts de niveau entre élèves et les risques de décrochage scolaire. Pour lutter contre ce phénomène, Claude Meisch a annoncé que l’obligation scolaire serait étendue de 16 à 18 ans. L’enseignement du coding sera aussi généralisé afin de réduire la fracture digitale.

La sera la de Covid-19. Une pandémie qui a parfois nécessité la mise en place d’un enseignement à distance, qui a lui-même provoqué l’aggravation des écarts de niveau entre élèves et le décrochage de certains. Pour lutter contre ce phénomène, le ministre de l’Éducation nationale, (DP), a présenté plusieurs mesures lundi matin en conférence de presse, deux jours avant la rentrée.

La première est la prolongation de l’obligation scolaire de 16 à 18 ans. Un outil important de prévention du décrochage, a assuré Claude Meisch, alors qu’un tiers des décrocheurs sont âgés de 16 à 18 ans. Et que les employeurs recherchent toujours davantage de personnes qualifiées. Un projet de loi en ce sens sera donc déposé cet automne.

La Summerschool pérennisée

Autre instrument qui avait pour but d’éviter la mise à l’écart de certains élèves après la pandémie: la Summerschool. Mise en place en septembre 2020 pour aider les élèves à combler leurs lacunes pendant les vacances d’été, l’offre sera pérennisée. Celle-ci a en effet rencontré un succès non négligeable, selon le ministère: 5.500 élèves du fondamental et 1.770 du secondaire y ont eu recours lors de l’édition 2021.

Le ministère s’est aussi attelé à la lutte contre un autre facteur d’augmentation des inégalités: la fracture numérique. De fait, celle-ci est désormais synonyme d’injustices sociales, a souligné Claude Meisch. Et le Luxembourg subit une importante pénurie de personnes qualifiées dans le secteur informatique.

Le coding généralisé

D’où un focus sur les compétences en coding dès le plus jeune âge. À la rentrée 2020, l’enseignement en coding était déjà ouvert à toutes les classes du cycle 4 de l’enseignement fondamental. Désormais, il sera généralisé dans les cycles 1 à 3. Et, dès 2022-2023, le coding fera partie des compétences évaluées au cycle 4 au cours des épreuves standardisées en mathématiques.

Bien sûr, concernant des élèves aussi jeunes, «il ne s’agit pas d’apprendre la programmation informatique au sens strict, mais de développer une pensée digitale au sens large», a précisé Claude Meisch.

En outre, à partir de la rentrée, un cours de «digital science» sera progressivement intégré dans toutes les classes inférieures à l’enseignement secondaire classique et général, à raison d’une leçon par semaine (36h par an). 18 lycées volontaires intégreront ainsi cet enseignement dès cette année dans les classes de 7e. Avec en vue la généralisation à l’ensemble de l’enseignement secondaire classique et général. «À l’horizon 2024-2025, toutes les classes de 7e, de 6e et de 5e bénéficieront du cours en sciences digitales», a ainsi assuré Claude Meisch.

Une nouvelle section «finance»

Un nouvel espace de formation dans le domaine va aussi ouvrir en novembre 2021 dans l’immeuble des Terres Rouges, à Belval: le Digital Learning Hub (DLH). Il proposera quatre axes de formation professionnelle continue, notamment en blockchain, cybersécurité et coding, qui seront ouverts à des jeunes sans diplôme, des demandeurs d’emploi ou des professionnels du digital de plus de 18 ans.

Le ministre a aussi rappelé les efforts faits en termes de diversification de l’offre scolaire. Le réseau des écoles européennes – jusque-là au nombre de quatre – sera ainsi élargi, a-t-il annoncé, avec une nouvelle école à Mersch dès cette rentrée et une autre à Luxembourg-ville en 2022.

Une première section dans l’enseignement secondaire classique consacrée à la finance verra aussi le jour à la rentrée 2022-2023, a annoncé Claude Meisch. L’école de commerce et de gestion (ECG) proposera ainsi une section «entrepreneuriat, finance et marketing». Cela fera suite à la création, lors de la rentrée 2020-2021, des sections «finance» dans l’enseignement secondaire général.