À en croire David Davis, ministre britannique en charge du Brexit, les difficultés rencontrées depuis l’ouverture officielle des négociations avec Bruxelles sont en passe d’être levées. Ou du moins reléguées au second plan suite à la réalisation «de pas en avant décisifs» au cours de ce quatrième round. Pour le représentant de Londres, «des progrès considérables» ont même été réalisés sur les sujets clés que sont les engagements financiers britanniques envers le budget de l’UE, les droits des citoyens et la frontière nord-irlandaise.

Un optimisme que David Davis lie «à l’intervention primordiale de Theresa May» toutefois largement tempéré par Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE. Ce dernier évoque pour sa part une situation dans laquelle «nous sommes loin encore d’atteindre le moment – il faudra des semaines ou plusieurs mois – où nous pourrons constater des progrès suffisants sur le principe du retrait ordonné» du Royaume-Uni.

La CJUE doit jouer un rôle indispensable.

Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE

Même s’il déclare prendre acte de la «nouvelle dynamique» dans la position britannique liée au discours de Florence de la Première ministre, l’ancien commissaire européen français relève la persistance de «plusieurs points d’achoppement». Parmi eux, et pas des moindre, le rôle de la Cour de justice de l’Union européenne en cas de litige une fois le Brexit acté.

Alors que les Britanniques ont proposé d’intégrer pleinement l’accord de retrait dans la loi britannique qui doit permettre d’appliquer les concepts du droit européen «de manière cohérente» au Royaume-Uni, ces derniers refusent toujours de voir l’autorité de la CJUE s’appliquer sur le sol, préférant voir la décision des tribunaux britanniques s’appliquer. Une position que réfute toujours Bruxelles, estimant que la CJUE doit jouer «un rôle indispensable» pour la garantie des droits de ses ressortissants installés sur le sol britannique.

Fidèle à ses positions, le gouvernement de Theresa May a une fois de plus appelé les autorités européennes à accélérer le passage vers la deuxième phase des négociations qui doit aborder la question de la future relation entre les deux parties. Or, Michel Barnier reste encore et toujours fidèle au mandat qui lui a été confié par les 27, à savoir obtenir «des progrès significatifs» dans les trois domaines clés. Ce qui semble désormais exclu avant la réunion du prochain sommet européen prévu les 19 et 20 octobre prochains à Bruxelles