Selon une étude indépendante de LEI Wageningen UR (2016), le commerce équitable a des effets positifs notamment au niveau des revenus et des standards de vie. Des changements dont témoigne Javier Ordinola. (Photo: Fairtrade Lëtzebuerg)

Selon une étude indépendante de LEI Wageningen UR (2016), le commerce équitable a des effets positifs notamment au niveau des revenus et des standards de vie. Des changements dont témoigne Javier Ordinola. (Photo: Fairtrade Lëtzebuerg)

C’est à la Banannefabrik que Fairtrade Lëtzebuerg a choisi, ce lundi, de lancer sa campagne de sensibilisation «Make bananas fair» en présence de plusieurs acteurs du secteur. Le président de l’ONG, Jean-Louis Zeien, en a profité pour présenter ses ambitions pour les années à venir. D’ici 2020, l’association espère ainsi voir les parts de marché de la banane équitable atteindre la barre symbolique des 50%.

Des ambitions réalistes

Mais si Jean-Louis Zeien voit grand, il n’en reste pas moins réaliste, insiste-t-on à l’ONG. À ce jour au Luxembourg, la banane issue du commerce équitable représente 29% des parts du marché. En 2015, 1.257 tonnes de bananes fairtrade ont ainsi été vendues sur le territoire.

Et après un voyage d’études dans une coopérative de petits producteurs de bananes du commerce équitable au Pérou, les partenaires commerciaux sont eux aussi déterminés à promouvoir cette culture plus respectueuse de l’environnement et des hommes. Dans les supermarchés Cactus, les bananes Fairtrade sont dans les rayons depuis 1999 aux côtés de 130 autres produits du commerce équitable. Elles représentent aujourd’hui 40% des bananes présentes dans les étals, une tendance «à la hausse» selon Francis Demesse. Quant à Sodexo, elle affiche des ambitions chiffrées. Le directeur des ventes, Thibault Faucon, s’est ainsi engagé à multiplier par deux – passant de 50% à 100% – le nombre de bananes bio dans ses restaurants d’entreprise.

Sensibiliser le public

Du côté des politiques, les ambitions ne manquent pas non plus. Car pour la députée maire de Weiler la Tour Cécile Hemmen, ce type de production est «le chemin qui mène vers une société équilibrée et humaine». La politique doit donc «assumer ses responsabilités pour améliorer le cadre» affirme notamment Gusty Graas, député maire de Bettembourg. Mais pour ce politique, un changement ne peut se faire sans le consommateur. Selon lui, ce dernier bénéficie d’«un certain pouvoir» puisque c’est à lui qu’incombe, en magasin, le choix des bananes, de culture traditionnelle ou issues du commerce équitable. D'où la nécessité, rappelle-t-il, de «sensibiliser l’opinion publique».

Retombées positives

Car si l’ONG prône la banane Fairtrade, ça n’est pas uniquement pour ses qualités gustatives. L’organisation impose en effet des standards économiques, sociaux et écologiques. Le producteur Javier Ordinola est venu du Pérou pour l’occasion et témoigne des changements «très positifs» qu’apporte la coopérative. «Grâce à mes bananiers et les recettes de ma production, je peux offrir une belle vie à ma famille […]. Ici au village, beaucoup de choses ont changé: l’école a été agrandie et nous avons construit un centre de santé.» Mais ce qu’il apprécie avant tout, ajoute-t-il, «c’est l’opportunité de participer à des formations pour améliorer les techniques pour cultiver nos bananes».