Marc Muller et Nicolas Buck partagent leurs conseils et leur regard sur l’entrepreneuriat. (Photos: Benjamin Champenois)

Marc Muller et Nicolas Buck partagent leurs conseils et leur regard sur l’entrepreneuriat. (Photos: Benjamin Champenois)

Organisée le mercredi 8 juillet en soirée, aux Rotondes, la 20e remise de prix aux 40 élèves les plus méritants en sections économiques et sociales de l’enseignement secondaire et secondaire technique, du Bac international et du BTS était placée sous le signe de l’entrepreneuriat. La Conférence nationale des professeurs de sciences économiques et sociales (CNPSES), à l’initiative de la remise de prix et présidée par Marc Muller, avait en effet invité le chef d’entreprise et président de l’asbl Nyuko, Nicolas Buck, sur le thème «L’entrepreneuriat sauvera le monde».

Messieurs, quel message voudriez-vous adresser, compte tenu de vos rôles respectifs?

Nicolas Buck: «Je dirais tout d’abord que pour entreprendre, il faut au moins comprendre l’économie, qu’il y a des flux permanents, que l’économie bouge avec des mouvements de croissance, de crise économique. Ces mouvements nous apprennent à réfléchir et nous renvoient au concept des agrégats ou de l’influence de l’individu sur la société.

Marc Muller: «Il faut que les jeunes comprennent les enjeux et les liens qui existent dans l’économie qui domine leur vie. Chacun doit assumer en quelque sorte un rôle d’entrepreneur au jour le jour.

NB: «Ce qui pose la question de où commence et s’arrête l’entrepreneuriat. Il y a aussi des entrepreneurs et des cadres au sein même des sociétés et qui apportent beaucoup à la structure qui les emploie. L’important est de trouver le nouveau, ce qui n’existe pas, de faire bouger les lignes.

Quel regard portez-vous sur le monde de l’enseignement et de l’entreprise. Et vice versa?

NB: «Je pense que nous avons besoin de tout le monde. Il me paraît particulièrement important de créer encore plus de ponts entre les universités et les entreprises via des partenariats, un meilleur dialogue en faveur de la recherche.

MM: «Au-delà d’un regard sur le monde de l’entreprise, il me semble important de créer un nouveau véhicule permanent, doté de quelques salariés, qui jouerait le rôle de passerelle entre le monde économique et celui des lycées, précisément en structurant l’offre de stages offerts aux jeunes pour qu’ils fassent connaissance avec les entreprises dès cette période. Car je perçois un grand problème, en l’occurrence celui de voir les lycéens partir faire leurs études supérieures à l’étranger et ne découvrir le monde de l’entreprise qu’au moment de leur stage, avec la tentation de rester à l’étranger.

Que conseilleriez-vous à un jeune qui veut se lancer?

NB: «Je lui dirais tout d’abord qu’il y a des risques et qu’il est donc nécessaire de bien s’entourer. Nous pouvons, en tant qu’entrepreneurs, vendre du rêve, mais il faut aussi rendre conscients les jeunes que cette démarche est difficile, compliquée, risquée. Dans le même temps, nous devons les rassurer quant au fait que l’échec éventuel les aidera à progresser, à gagner en expérience. Ils verront le monde différemment, peut-être même avec un état d’esprit plus entrepreneurial. Je dirais donc 'lancez-vous et préparez-vous', pourquoi pas en passant chez Nyuko.

MM: «Je conseillerais pour ma part de commencer dès que possible en participant à des actions existantes telles que les mini-entreprises. In fine, on remarque que le statut de salarié n’est plus aussi garanti que par le passé avec la multiplication des CDD. D’où l’avantage de créer sa propre entreprise pour être maître de son propre destin.

NB: «L’important dans cette démarche est que les enfants d’entrepreneurs deviennent aussi des entrepreneurs. Il est plus difficile pour un enfant d’employé ou de fonctionnaire, qu’il ne faut pas stigmatiser, de se projeter dans l’entrepreneuriat qui n’est pas toujours une sinécure. Nous devons donc augmenter la qualité de l’éducation pour mieux préparer les générations futures, sans opposer les uns aux autres. Nous aurons besoin de tout le monde, mais certainement de plus d’entrepreneurs, des gens libres qui font bouger la société.»