Marc Hansen a désormais droit de signature dans les dossiers du Logement, comme l'a décidé le conseil de gouvernement du 27 mars. (Photo: Charles Caratini /archives)

Marc Hansen a désormais droit de signature dans les dossiers du Logement, comme l'a décidé le conseil de gouvernement du 27 mars. (Photo: Charles Caratini /archives)

C’est le dernier point mentionné dans le compte rendu du conseil de gouvernement du vendredi 27 mars et pourtant, c’est un des plus importants qui fut au menu de la réunion: «Le conseil a approuvé un projet d’arrêté grand-ducal conférant une délégation de signature au secrétaire d’État Marc Hansen pour le domaine du logement.» En clair, ça veut dire que Maggy Nagel, sortie affaiblie de son bras de fer avec le président du comité directeur du Fonds du logement, Daniel Miltgen, qu’elle vient de révoquer brutalement et sans attendre le résultat de l’audit de l’établissement public, devra être adossée à un secrétaire d’État.

Doit-on voir dans cette nomination un premier désaveu de Maggy Nagel, qui passe davantage de temps au ministère de la Culture – plus visible et plus prestigieux – qu’elle n’en consacre au Logement, pourtant dossier prioritaire du gouvernement bleu-rouge-vert?

En tout cas, en révoquant Daniel Miltgen sans attendre l’audit de PwC qui lui donnera un bon prétexte pour réorganiser le Fonds du logement, confié provisoirement à une économiste, Tania Fernandes, Nagel a pris le risque de paralyser – à tout le moins le temps que la transition se fasse – l’action de l’établissement public, déjà stigmatisé pour sa faible productivité de logements sociaux en raison de contingences liées principalement aux autorisations de bâtir.

Critiques des partenaires de coalition

L’arrivée de Marc Hansen (entré en mars 2014 au gouvernement comme secrétaire d’État à l’Éducation nationale) au Logement est aussi une réponse aux pressions des partenaires LSAP et Déi Gréng de la coalition. Lors du congrès national des socialistes, on a entendu le jeune député socialiste et secrétaire général du parti, Yves Cruchten, ou même le président, Claude Haagen, vilipender l’inaction de la ministre DP du Logement, comme ils l’avaient fait autrefois avec la politique du CSV, qui avait tenu pendant 30 ans les manettes du Logement.

Pendant ce temps, les prix de l’immobilier résidentiel poursuivent leur ascension, jetant encore plus de résidents de l’autre côté des frontières à la recherche de logements plus abordables qu’au Grand-Duché.