«Je ne dis pas que j’accepterai l’interprétation de Michel Barnier sur ce que doivent être nos obligations, mais que nous devons les remplir», a indiqué Boris Johnson au micro de la BBC. (Photo: Chatham House)

«Je ne dis pas que j’accepterai l’interprétation de Michel Barnier sur ce que doivent être nos obligations, mais que nous devons les remplir», a indiqué Boris Johnson au micro de la BBC. (Photo: Chatham House)

C’est une sortie médiatique qui en dit long sur les négociations qui ont cours entre Bruxelles et Londres au sujet de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. L’ancien maire de Londres, figure emblématique du «leave» durant la campagne sur le Brexit et désormais ministre des Affaires étrangères, a en effet expliqué durant une interview à la BBC vendredi que son pays devrait fatalement remplir ses obligations.

«Je ne dis pas que j’accepterai l’interprétation de Michel Barnier (le négociateur en chef de l’UE, ndlr) sur ce que doivent être nos obligations, mais que nous devons remplir nos obligations légales comme nous les entendons et comme vous attendez que le gouvernement britannique le fasse», a indiqué Boris Johnson.

Le mois dernier, c’est pourtant sur un tout autre ton qu’il avait lancé à la Chambre des communes que les Européens pouvaient «toujours courir» («go whistle» en anglais) s’ils s’entêtaient à réclamer aux Britanniques des sommes «exorbitantes».

En réponse, Michel Barnier lui avait rétorqué «qu’il n’avait pas entendu de sifflement, mais plutôt le tic-tac de l’horloge» qui tourne.

«On m’avait parlé de sommes très élevées, de 100 milliards d’euros ou de livres, que la Commission européenne demandait, mais ce n’est pas un chiffre que je reconnais», s’est défendu l’homme politique devant les journalistes de la BBC. Il n’a toutefois pas souhaité donner un ordre de grandeur sur le montant qu’il considérait normal de restituer à l’UE.

Avec ce changement de position, c’est une des figures les plus emblématiques du «leave» qui rejoint la position officielle du gouvernement de Theresa May. Au début vindicatif, ce dernier avait reconnu à la mi-juillet dans un document officiel que Londres devrait passer à la caisse pour honorer les engagements financiers qu’elle avait pris auprès de l’Union européenne jusqu’en 2020.

Alors que les négociations entre les deux parties devraient reprendre la semaine prochaine, Michel Barnier semble être en position de force face à la Grande-Bretagne. Il a toutefois rappelé à plusieurs reprises que l’UE n’était pas guidée par un «esprit de revanche» et que les 27 ne demanderaient «pas un euro, pas un ‘pound’ de plus» au Royaume-Uni.