Romain Daubenfeld, au premier rang des manifestants, donne à l’exploitant jusqu’à Pâques pour trouver une solution. (Photo: Maison Moderne)

Romain Daubenfeld, au premier rang des manifestants, donne à l’exploitant jusqu’à Pâques pour trouver une solution. (Photo: Maison Moderne)

Pas de slogans ou de cris, le piquet de protestation devant les portes de l’Hôtel Alfa fermé depuis près d’un mois était calme. Mais la mobilisation était bien au rendez-vous. Du directeur à la femme de chambre en passant par les cuisiniers et les réceptionnistes, les salariés se sont rassemblés devant l’Hôtel Alfa. «70 des 74 employés sont présents, cela prouve leur engagement», indique Romain Daubenfeld, représentant le secteur horeca au sein de l’OGBL.

Si les salaires du mois de mars ont été en grande partie payés – la secrétaire distribuait les feuilles de paie -, l’inquiétude demeure pour la suite. «Je ne sais pas si je vais chercher un autre job ou faire de l’intérim, mais je ne peux pas rester sans salaire», expliquait un des cuistots alors qu’une autre salariée préférait l’humour: «C’est bien sympa, mais je ne peux pas payer mon loyer avec une fiche de paie.»

«Avec cette mobilisation, nous espérons que la direction d’Alfa Hôtel sàrl (Rolphe Reding, ndlr) va réfléchir et débloquer la situation rapidement. Si une solution n’est pas trouvée à Pâques, nous irons en justice», poursuit le syndicaliste.

Toujours selon Daubenfeld, trois groupes hôteliers seraient intéressés de reprendre l’activité et le personnel, «qui a produit de bons résultats». Le groupe Accor en ferait partie. «Il semble logique que le propriétaire, qui a intérêt à ce que l’activité reprenne pour toucher ses loyers, et le groupe Accor, qui sait que l’hôtel est viable, se parlent», estime Willem Dullemond, le directeur de l’hôtel. Le personnel se dit prêt à rouvrir dès que possible, même si le directeur constate qu’une rénovation des chambres s’impose: «Quand je suis arrivé il y a sept ans, c’était déjà pour mener des transformations. Le problème n’est donc pas nouveau.»

«Je suis un employé parmi d’autres et je suis avec eux pour leur apporter mon soutien», ajoute le directeur qui, comme la plupart des salariés, ne s’est pas fixé de date butoir pour se chercher un nouvel employeur. Il est d’autant plus dépité qu’il soutient que «ça fait six mois que je sentais que ça allait arriver. Quand les personnes se parlent par avocats interposés, ce n’est pas bon signe», conclut-il après s’être fait interpeler par une passante: «Vous nous manquez, je ne sais pas où aller manger le midi.»