«La moindre erreur peut coûter aux contribuables (britanniques, ndlr) des milliards de livres», a expliqué David Davis, le ministre britannique en charge du Brexit. (Photo: Licence C. C.)

«La moindre erreur peut coûter aux contribuables (britanniques, ndlr) des milliards de livres», a expliqué David Davis, le ministre britannique en charge du Brexit. (Photo: Licence C. C.)

Pour la première fois depuis le début des négociations entre Londres et Bruxelles sur les conditions de sortie de l’Union européenne de la Grande-Bretagne, le ministre britannique en charge du Brexit, David Davis, a affirmé mardi, lors de la conférence annuelle du parti conservateur, que son pays se préparait au pire des scénarios.

«Nous étudions en ce moment à Whitehall (siège du gouvernement, ndlr) plusieurs scénarios pour être prêts à toutes éventualités, notamment une sortie sans aucun accord (…). Non pas parce que nous le voulons, mais parce que c’est nécessaire», a-t-il déclaré.

Il s’agit de la négociation la plus complexe que vous pouvez imaginer.

David Davis, ministre britannique en charge du Brexit

Pourtant, David Davis a insisté dans ce même discours sur les progrès qui avaient été faits ces derniers jours, ajoutant qu’il comptait bien arriver «rapidement» à se mettre d’accord avec les négociateurs européens sur le chapitre sensible du sort des citoyens européens vivant de part et d’autre de la Manche et en Irlande.

«Il s’agit de la négociation la plus complexe que vous pouvez imaginer», a ajouté M. Davis. «La moindre erreur peut coûter aux contribuables (britanniques, ndlr) des milliards de livres.»

Mais le refus de Bruxelles d’ouvrir les discussions sur le volet commercial est en train de faire augmenter la frustration dans le camp britannique, pour qui il s’agit d’un aspect crucial dans les négociations, selon des sources citées par Bloomberg.

La 5e ronde de négociations doit débuter lundi

Cette déclaration contraste avec le ton optimiste que le diplomate anglais avait utilisé ces derniers jours pour qualifier l’avancée des discussions avec son homologue européen, Michel Barnier.

Le discours conciliant de Theresa May, prononcé à Florence le 22 septembre dernier, avait en effet permis de détendre l’atmosphère. Les négociateurs britanniques se sont même dits depuis prêts à honorer l’ensemble des engagements financiers de leur pays vis-à-vis de l’Union européenne, donc à payer en totalité la facture du Brexit comme l’avait demandé Bruxelles. Cette «nouvelle dynamique» avait été saluée par Michel Barnier, le négociateur européen en chef.

En expliquant maintenant envisager le pire, la stratégie du Royaume-Uni se brouille de nouveau. À moins d’une semaine d’un nouveau cycle de négociations, le 5e, les relations entre les deux partenaires pourraient de nouveau se crisper.