Personnalité «qui a besoin d’un peu de stress» pour s’épanouir, Stéphanie Empain se lance dans la campagne législative à un moment où elle dispose «d’une dose de flexibilité» professionnelle, puisqu’à la tête de sa start-up. (Photo: Dei Greng)

Personnalité «qui a besoin d’un peu de stress» pour s’épanouir, Stéphanie Empain se lance dans la campagne législative à un moment où elle dispose «d’une dose de flexibilité» professionnelle, puisqu’à la tête de sa start-up. (Photo: Dei Greng)

Madame Empain, Déi Gréng adoptera ce samedi son programme pour les législatives, 10 jours après avoir dévoilé son slogan: «Avenir. Cohésion. Bien vivre.» Quels seront les grands thèmes qui devraient être retenus?

«Ce slogan reflète assez bien la philosophie du parti et est assez fédérateur pour permettre au plus grand nombre de s’y retrouver. Il correspond au fil rouge de cette législature et à celui qui devra être mis en place lors de la prochaine. Ce qui ressort des échanges que j’ai pu avoir, c’est que les gens souhaitent retrouver de l’humain dans la politique. Les grands thèmes évoqués concernent aussi bien les questions liées aux familles – et donc le temps libre – en passant par la mobilité et l’aménagement du territoire ou bien encore la digitalisation et ses conséquences.

Des thèmes fédérateurs, donc. Avec pour objectif d’élargir la base électorale pour une éventuelle coalition avec le CSV, comme le laisse sous-entendre les sondages?

«Je ne connais pas de parti politique au monde qui ne souhaite pas élargir sa base électorale sur base d’un programme et d’un slogan. Donc oui, nous souhaitons toucher un maximum de personnes. Déi Gréng a un énorme potentiel, car ce que le parti demande depuis 35 ans, c’est aussi ce que demandent les gens aujourd’hui. Nous restons donc authentiques dans une société qui a beaucoup évolué, où le luxe et l’argent deviennent de moins en moins importants et où la recherche de temps libre ou d’une certaine qualité de vie est jugée comme plus importante.

Contribuer à la résolution du problème à différents niveaux.

Stéphanie Empain, co-tête de liste Déi Gréng dans le Nord

Vous avez 34 ans, êtes à la tête d’une start-up et mère de deux enfants, dont un en bas âge. Vous avez estimé que vous aviez trop de temps libre pour vous lancer à ce moment de votre vie en politique?

«J’avais deux buts en lançant ma propre société: me lancer dans un autre défi, mais aussi trouver plus de temps pour ma famille. L’emploi que j’occupais avant était comme celui de mes connaissances, avec des semaines à 50 ou 60 heures, ce qui n’était plus faisable. Aussi bien du point de vue personnel que professionnel. Mais je dois aussi reconnaître que je suis une personne qui a besoin d’un peu de stress pour m’épanouir. D’où ma réflexion sur mon engagement en politique maintenant, à un moment de ma vie où je dispose d’une bonne dose de flexibilité, puisqu’à la tête d’une start-up. Ce que je risque de ne plus avoir à l’avenir. D’où la décision de me lancer.

Qu’est-ce que votre regard d’entrepreneur peut apporter dans le monde politique luxembourgeois?

«Pour moi, l’entrepreneuriat est une chance pour les familles et pour la société luxembourgeoise, car on peut travailler à domicile, être flexible au niveau des horaires et créer son propre emploi. Au niveau politique, cette manière de fonctionner permet de contribuer à la résolution du problème à différents niveaux.

Toujours rester fidèle et honnête à ce que je suis.

Stéphanie Empain, co-tête de liste Déi Gréng dans le Nord

Vous formez, avec Claude Turmes, un ticket dans le Nord en succédant à Françoise Folmer et Camille Gira, à la suite du décès de ce dernier. Dans quel état d’esprit abordez-vous cette campagne?

«Ce n’est pas la première fois que cette question m’est posée, mais à chaque fois, cela est décrit comme un défi énorme qui engendre beaucoup de stress. Je dois dire alors que je suis faite pour ce poste, car cela ne me dérange pas. Ce n’est pas mon premier rodéo. Le matin du 15 octobre, je serai probablement contente d’avoir participé à cette campagne, indépendamment du résultat, mais ce ne sera pas un soulagement pour marquer la fin d’un processus pénible. Non, tout cela est plaisant jusqu’à ce jour. Ce n’est pas aussi dramatique que cela. C’est plutôt une grande opportunité.

Donc votre plus-value repose sur le regard neuf que vous avez sur la politique, même si vous militez depuis 10 ans au sein de Déi Jonk Gréng?

«Les gens disent que je suis authentique et me demandent de rester authentique… Je dois toujours rester fidèle et honnête à ce que je suis. Le jour où je me regarderai dans le miroir et que je devrai trop me distancier par rapport à mes valeurs, ce sera le moment où je ne serais plus contente de ce que je fais. Mais cela ne devrait pas arriver rapidement avec Déi Gréng.

Si vous êtes élue, quels seraient les sujets que vous souhaiteriez suivre pour les faire évoluer?

«L’un des thèmes qui me tient à cœur et pour lequel je vois une attente de la part des habitants du nord du pays n’est autre que le dispositif médical infantile. Nous n’avons pas de maison médicale pédiatrique permanente, les hôpitaux d’Ettelbruck et Wiltz n’acceptent pas les enfants, ce qui oblige à se rendre à Luxembourg-ville avec des enfants malades. C’est une réalité qui pèse lourd pour les habitants de cette partie du pays.»