«Nous voulons une fonction publique efficace pour nos citoyens et nos entreprises», déclare Corinne Cahen. (Photo: Mike Zenari / archives)

«Nous voulons une fonction publique efficace pour nos citoyens et nos entreprises», déclare Corinne Cahen. (Photo: Mike Zenari / archives)

Madame Cahen, la réforme du stage était prévue et elle était d’ailleurs réclamée par la CGFP. Mais était-ce nécessaire de faire une sortie et proposer déjà une réduction du stage de trois à une année?

«C’est la proposition du DP. Nous voulons une fonction publique plus compétitive et présente pour les entreprises. Et pour y arriver, nous estimons qu’il faut augmenter la qualité du stage en le concentrant. En revanche, nous voulons aussi une formation continue tout au long de la carrière. Cet aspect doit faire partie d’une refonte du stage.

N’est-il donc pas trop tôt pour faire ce genre de réflexions, alors que la réforme de la fonction publique est entrée en vigueur il n’y a qu’un an et demi...

«Non, ce n’est pas trop tôt. Nous constatons que le stage actuel n’est vraiment pas efficace. Alors, il faut vraiment agir aussi vite que possible. Si nous voulons être plus efficaces, nous sommes d’avis qu’il faut mieux organiser la 1re année de stage, offrir plus de formations pendant cette 1re année et faire en sorte que les fonctionnaires doivent suivre une formation continue tout au long de leur carrière.

Le ministre de l’Éducation nationale, votre collègue de parti Claude Meisch (DP), signait mardi un accord avec le syndicat d’enseignants, qui prévoit en outre une réduction du stage de trois à deux années. N’est-ce pas contradictoire par rapport à votre proposition?

«Pas du tout. Le stage pour l’enseignant était toujours de trois années. Les années universitaires, elles, ont augmenté à quatre. Donc si un candidat avait fait des études de quatre années, il suffit que le stage ne dure que deux années.

Il ne faut donc pas ajouter trois années de stage à quatre années d’études. Là aussi, ce qui compte, c’est la qualité du stage, plutôt que la quantité.

Nous voulons une fonction publique qui fonctionne bien dans l’enseignement et dans les administrations. Il ne s’agit pas de déborder les gens, nous ne faisons pas de l’art pour l’art.

Si la mesure n’est pas transposée avant les élections, elle fera partie de notre programme.

Corinne Cahen, présidente du DP

L’idée émane du DP. Est-elle donc supposée figurer dans votre programme électoral? On voit mal une telle réforme encore voir le jour avant les élections d’octobre...

«Ce n’est pas prévu dans l’accord de coalition (signé fin 2013, ndlr). Nous n’avons pas encore de programme, mais nous en avons déjà discuté. Si la mesure n’est pas transposée avant les élections, elle fera partie de notre programme.

Les discussions ont-elles eu lieu au sein de la fraction? Au sein du parti? Comment étaient-elles structurées?

«Nous n’avons que des discussions structurées.

Comment cette décision s’est-elle matérialisée?

«Je ne sais pas si je suis mandatée pour vous expliquer le cheminement d’une décision au sein du DP. C’est une position du DP, et je le représente en tant que présidente.

Je demande, car vous avez fait la déclaration sur RTL.

«Je l’ai faite en tant que présidente du DP.

On a tout de même le droit de faire de la politique pendant une année électorale.

Corinne Cahen, présidente du DP

L’opposition reproche une «braderie» ou «surenchère» en vue des élections d’octobre. Est-ce un cadeau électoral?

«Tout le monde est responsable de ce qu’il dit. Le DP a un plan très clair. Nous voulons une fonction publique efficace pour nos citoyens et nos entreprises. Donc nous revendiquons une réforme du stage, car il ne fonctionne pas correctement.

On a tout de même le droit de faire de la politique pendant une année électorale. On doit tout de même pouvoir entreprendre des améliorations pour le pays ou proposer des solutions.

Concernant la formation continue, pouvez-vous nous dire à quoi vous pensez? Les fonctionnaires peuvent d’ores et déjà suivre des formations au cours de leur carrière…

«Le détail devra être négocié avec le syndicat qui représente le secteur (CGFP, ndlr).

Vous le feriez avant d’élaborer votre programme électoral?

«Je ne sais pas, il faudra voir le moment venu.

En ce qui concerne la rémunération de la période de stage sur trois ans qui, pour rappel, est réduite actuellement à 80% pour la 1re année et 90% pour les deux dernières années?

«Pareil, il faudra négocier avec la CGFP.

N’ouvrez-vous pas déjà une brèche en revendiquant une réduction de la période de stage?

«Il faudra négocier ce qui sera payé pendant l’année de stage en fonction de ce que l’on demande en contrepartie de la part des stagiaires.»