Xavier Bettel était l’invité de Marc-Olivier Fogiel, lundi soir, pour détailler les enjeux de la visite d’État luxembourgeoise en France. (Photo: RTL)

Xavier Bettel était l’invité de Marc-Olivier Fogiel, lundi soir, pour détailler les enjeux de la visite d’État luxembourgeoise en France. (Photo: RTL)

Opération séduction lundi soir pour Xavier Bettel. Invité de RTL, la radio la plus écoutée de France, à l’occasion de la visite d’État en France, le Premier ministre s’est livré à un exercice de communication politique afin de faire passer différents messages. Tout d’abord que «le Luxembourg d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y 4-5 ans», à savoir celui mis sur le banc des accusés dans le cadre de l’affaire LuxLeaks et des montages fiscaux.

Répétant à l’envi que le pays «ne figure sur aucune liste», Xavier Bettel présente le Grand-Duché comme «faisant partie de tout ce qui est échange, que ce soit pour les rulings ou Mifid». Même si le locataire du ministère d’État n’a pas souhaité «rentrer dans les détails», il a martelé que le pays «marche bien, se développe et bénéficie d’une croissance saine non bâtie sur un colosse d’argile».

Je ne veux pas financer la décoration de Noël d’un maire.

Xavier Bettel, Premier ministre

Interrogé sur l’idée de taxer les Gafa, Xavier Bettel a assuré «être tout à fait d’accord sur le fait qu’il est tout à fait compliqué d’expliquer et moralement très difficile à défendre qu’une société qui fait des milliards de bénéfice ne paie pratiquement pas d’impôt», mais précise que le Luxembourg estime qu’«il est important que l’Europe soit encore attractive demain». En clair, que cette question «ne profite pas à Londres quand le Royaume-Uni ne sera plus dans l’UE en 2019» et que la potentielle taxation «ne soit pas interprétée par Donald Trump comme une riposte à sa taxation sur l’acier». Raison pour laquelle le Premier ministre plaide pour la mise en place d’un cadre «plus large que celui de l’OCDE».

Mais le principal message distillé lundi soir concernait le sort des frontaliers français. Indiquant de manière un peu optimiste que ces derniers étaient «plus de 100.000 à franchir la frontière tous les jours» – ils étaient 96.500 fin 2017 selon le Statec –, Xavier Bettel assure être à Paris «pour améliorer leur quotidien» via la signature de plusieurs accords destinés à «investir dans les infrastructures, que ce soit des parkings d’accueil ou le réseau ferré». Autrement dit, en affichant sa volonté de cofinancer des projets concrets et non à effectuer des transferts fiscaux qui serviraient «à payer la décoration de Noël d’un maire». S’il n’a pas dévoilé d’exemples concrets avant la signature qui intervient ce mardi, le Premier ministre a indiqué que les accords concerneront aussi bien «la digitalisation» que la non double imposition fiscale.

Il a également indiqué que la question de l’avenir de la centrale de Cattenom figurerait au menu des discussions, notamment avec l’idée, «en cas d’arrêt de la centrale, de participer financièrement à la création d’un parc d’énergie renouvelable transfrontalier».