Après une première réunion en janvier dernier dans le cadre du semestre européen, les partenaires sociaux sont restés figés sur leur position. (Photo: Charles Caratini/archives)

Après une première réunion en janvier dernier dans le cadre du semestre européen, les partenaires sociaux sont restés figés sur leur position. (Photo: Charles Caratini/archives)

Dialogue ou dialogue de sourds? La question se pose suite à la réunion, lundi, entre syndicats, représentants du patronat et gouvernement. Marquée par des échanges courtois autour de la table - mais bien plus vifs sur les réseaux sociaux -, la rencontre n’a pourtant débouché sur aucune avancée. Et ce, alors même que les derniers discours faisaient état d’un dialogue social retrouvé.

Réunis au sein du Conseil économique et social - à la Chambre de commerce - dans le cadre du semestre européen, les partenaires sociaux ont donc campé sur leur analyse de la situation économique et sociale du pays. «Flexibilisation du marché du travail» ou «encadrement plus étroit des coûts salariaux» pour le patronat contre «maintien des acquis sociaux» et critiques des «recommandations non pertinentes» venues de Bruxelles pour les syndicats.

3,7% de croissance prévue dès 2016

Le gouvernement, pour sa part, navigue entre ces positions affirmées en tentant de maintenir le cap: celui de la «stratégie 2020» prise au niveau européen. Pour rappel, ce plan, lancé en 2011, prévoit notamment des réformes en matière d’énergies renouvelables, de finance publique ou de compétitivité. Selon Étienne Schneider, ministre de l’Économie (LSAP), le Luxembourg se trouve en bonne position pour tenir une partie de ses engagements, avec une situation économique qualifiée de «relativement favorable».

Les prévisions de croissance tablent ainsi sur une hausse de 3,3% du PIB pour 2015, puis 3,7% entre 2016 et 2018. Pour le chômage, les estimations ne sont guère réjouissantes, celles-ci devant se maintenir autour des 7% cette année avant d’être ramenées à 6,5% à l’horizon 2016-2018, selon le gouvernement. À noter que ces prévisions prennent en compte le maintien de l’indexation des salaires et l’actuelle réforme des pensions.

Présentation de la stratégie en mai prochain

Des prises de position, également défendues par les syndicats, ouvertement remises en question sur les réseaux sociaux, particulièrement par Nicolas Henckes, secrétaire général de l’UEL, et Romain Schmit, secrétaire général de la Fédération des artisans. Principale cible: André Roeltgen, président de l’OGBL.

Des messages qui risquent de ne pas apaiser les tensions observées ces dernières semaines entre partenaires sociaux, le gouvernement devant trancher quant à la politique à suivre. Et assez rapidement, car les stratégies de l’ensemble des 28 pays européens doivent être discutées à Bruxelles en mai prochain…