La façade sud de la Rockhal, située face à la gare d’Esch-Belval, sera aussi équipée de panneaux voltaïques, dont 80 rouges destinés à installer «une signalétique» sur le bâtiment. (Illustration: Fonds Belval)

La façade sud de la Rockhal, située face à la gare d’Esch-Belval, sera aussi équipée de panneaux voltaïques, dont 80 rouges destinés à installer «une signalétique» sur le bâtiment. (Illustration: Fonds Belval)

Présentée en juillet 2017, sur base des recommandations du rapport Rifkin, la stratégie nationale de rénovation énergétique et d’utilisation d’énergie renouvelable s’apprête à entrer dans sa phase concrète. Le premier chantier d’ampleur qui doit permettre au pays, d’ici 2050, de réduire d’un tiers sa consommation énergétique totale concernera donc la Rockhal, à Esch-Belval.

Choisi en raison «de la taille de la surface exploitable – entièrement plate – et de son exposition optimale», le bâtiment public construit en 2003 sera équipé «d’ici la fin de l’été» de quelque 2.300 panneaux solaires, selon les informations fournies par Luc Dhamen, directeur du Fonds Belval. Répartis non seulement sur sa toiture, mais aussi sur sa façade sud, située face à la gare, ces panneaux «de dernière génération» représenteront une surface totale d’environ 3.800m2, capables de produire annuellement 580.000kWh. Soit l’équivalent de 60% de la consommation énergétique du bâtiment.

«Même si le cahier des charges établi indiquait que nous voulions les technologies les plus performantes, il n’est pas possible de rendre les bâtiments existants entièrement autonomes sur le plan énergétique», juge Luc Dhamen, en précisant que «d’autres contraintes, comme le respect de l’architecture existante, viennent s’ajouter». Une référence à l’obligation faite, pour la Rockhal, de n’installer que des panneaux photovoltaïques de couleur noir mat. La seule exception tiendra dans l’installation, sur la façade sud, de quelque 80 panneaux de couleur rouge qui auront pour vocation «de mettre en place une signalétique destinée aux personnes qui viennent en train pour leur permettre d’identifier le bâtiment». Un ajout au projet initial – qui sera éclairé les soirs de concert – rendu possible par l’absence de vis-à-vis.

Côté budget, ce premier chantier «devrait respecter l’enveloppe des 5 millions d’euros que nous nous étions fixée», indique le directeur du Fonds Belval, qui précise que le financement se fera par le Fonds climat et énergie, comme 14 autres projets sur le plan national. Quatre autres bâtiments situés sur le site de Belval – le Lycée Bel-Val, la Maison du savoir, la Maison des sciences humaines et la Maison de l’innovation – subiront également le même sort. Même si, à ce stade, aucun calendrier d’installation n’est encore établi. «Chaque projet est différent et nécessite des études spécifiques», précise Luc Dhamen, qui indique toutefois que le prochain chantier concernera la Lycée Bel-Val, «a priori en 2019».

Selon les données fournies, les futurs panneaux qui prendront place sur sa toiture devraient fournir quelque 460.000kWh par an, contre 350.000 pour les trois autres bâtiments. En tout, ces cinq bâtiments devraient produire annuellement 2GWh et réduire leurs émissions de CO2 de 1.250 tonnes sur la même période, indiquaient en novembre dernier les ministres de l’Économie et du Développement durable et des Infrastructures. En ce qui concerne les futures constructions planifiées, leur consommation énergétique a été prise en compte dès leur conception. Avec pour objectif une autonomie, voire la mise en place de bâtiments producteurs capables de redistribuer le surplus dans le réseau national.

À ce jour, le Luxembourg possède un mix énergétique dans lequel les énergies «vertes» représentent 5%, plaçant le Grand-Duché parmi les mauvais élèves européens en la matière. Selon l’objectif fixé par l’Union européenne, ce mix doit atteindre 11% d’ici à 2020.