Les locaux ont été inaugurés lundi soir, en présence du ministre Pierre Gramegna.  (Photo: Sébastien Goossens)

Les locaux ont été inaugurés lundi soir, en présence du ministre Pierre Gramegna.  (Photo: Sébastien Goossens)

Garder les pieds sur terre pour permettre aux entrepreneurs fintech d’atterrir au Luxembourg. Tel fut en substance l’accroche du discours de Pierre Gramegna qui était venu célébrer lundi soir le lancement officiel de la Luxembourg House of Fintech (Lhoft), le phare fintech du pays, au Kirchberg.

Évoquant son voyage de la semaine dernière au Canada, où il a accompagné le Premier ministre pour y rencontrer Justin Trudeau, le ministre des Finances a indiqué avoir parlé fintech avec son homologue: «Un sujet-clé pour les centres financiers qui voudront se moderniser.»

Catalyseur d’ambitions 

Il revient donc à la Lhoft d’être le catalyseur des actions fintech à mener pour que la Place, qui dispose d’ores et déjà d’une certaine expérience à la convergence de la technologie et de l’expertise financière, puisse rester dans la course. Car, à entendre les discours prononcés, il est véritablement question d’une volonté d’attirer des start-up du monde entier.

«Nous voulons faire des choses différentes, mais en respectant les règles», lance, non sans humour, Nasir Zubairi, premier CEO de la Lhoft depuis novembre dernier. L’expert international des fintech a vu d’autres centres financiers et il ne tarit pas d’éloges à l’égard de l’ouverture du centre financier luxembourgeois – y compris de son régulateur – pour embrasser de nouvelles tendances.

Ces tendances sont-elles des épiphénomènes ou des futurs modèles utilisés par la masse? La Lhoft veut en tout cas se donner les moyens d’explorer de nouvelles voies à l’heure où la digitalisation rebat les cartes de toutes les industries. Ce n’est pas un hasard si les grands noms du secteur financier et de la consultance figurent parmi les soutiens de départ de la Lhoft, dont le nom avait été choisi en février 2016 par les participants du PwC Banking Day. Et de nouveaux noms viennent ou vont s’ajouter à cette liste formée de banques, assurances et autres consultants, qui ont bien compris que les jeunes pousses pouvaient être des partenaires potentiels, sinon représenter une source de croissance externe. 

Le Brexit, aussi dans les fintech

Initiée par Luxembourg for Finance et son directeur Nicolas Mackel, la Lhoft dispose désormais d’un outil de travail correspondant à son développement pour accueillir des sociétés, participer à l’éclosion de jeunes pousses, fédérer les acteurs autour des enjeux fintech et évangéliser. D’ici un an, l’équipe devrait déménager dans le quartier de la gare et les locaux réaménagés de l’ancien commissariat qui doit devenir l’antre des start-up.

Fonctionnant sous le régime de la fondation, avec le soutien de la Chambre de commerce, de la Ville de Luxembourg, de l’Université, des ministères des Finances, de l’Économie et d’État, la Lhoft est l’un des outils pour le Luxembourg et son centre financier pour se positionner comme Place innovante et accueillante, en particulier dans le contexte du Brexit.

En coulisses, les start-up anglaises ou en provenance des États-Unis ou de Chine recherchent un domicile stable et à vocation internationale.

«La Lhoft continuera à renforcer l’attractivité du Luxembourg pour les start-up», a indiqué Pierre Gramegna. «Je suis convaincu qu’elle créera une nouvelle dynamique, contribuant activement à la diversification de l’économie luxembourgeoise.» 

Premier élément tangible: une cinquantaine de candidatures à un hébergement à la Lhoft sont actuellement traitées.