Bien que le nombre de transactions dans la capitale a baissé en 2014, le prix de certains biens, comme les appartements neufs, ont augmenté de 6%, selon le Statec. (Photo: David Laurent / archives)

Bien que le nombre de transactions dans la capitale a baissé en 2014, le prix de certains biens, comme les appartements neufs, ont augmenté de 6%, selon le Statec. (Photo: David Laurent / archives)

Contrairement à ce qu’assurait en novembre dernier Maggy Nagel, ministre du Logement (DP), la hausse de la TVA du 1er janvier dernier a bel et bien eu un effet sur le marché de l’immobilier. Mais par anticipation. +28% pour les ventes d’appartements existants et +161% pour les appartements en construction, selon les chiffres du quatrième trimestre 2014, dévoilés mercredi par le Statec. Autrement dit, les acquéreurs se sont dirigés sur les biens disponibles avant que leur prix ne soit réévalué par la taxe sur la valeur ajoutée. Sur cette période, les prix ont augmenté de 5,6%, détaille l’office statistique, ce qui amène la hausse globale pour l’ensemble de l’année à 4,5%.

Alors même que les prix de la construction – du terrassement au parachèvement – baissent, les prix des biens immobiliers poursuivent leur ascension. Un phénomène mis sur le compte de «la vente de biens clé en main qui comprennent d’autres facteurs que la seule construction, en particulier le coût du terrain», note le Statec. Concrètement, en 2014, le prix moyen d’un appartement existant à Luxembourg-ville et dans sa périphérie était de 5.422 euros/m2, contre 6.746 euros/m2 pour du neuf. Des chiffres sans commune mesure avec ceux pratiqués à quelques dizaines de kilomètres, les mêmes catégories de biens s’échangeant à 3.881 euros/m2 et 4.553 euros/m2 dans le canton d’Esch-sur-Alzette.

+6% pour les appartements neufs dans la capitale

Un phénomène également valable pour l’acquisition de maison. Le prix moyen d'un tel bien était donc de 815.244 euros dans la capitale et ses environs, contre 466.822 euros dans la région d’Esch ou 434.766 euros dans le nord du pays. Cette escalade des prix mène ainsi à l’accélération de comportements déjà observés, à savoir la recherche de biens dans une zone de plus en plus éloignée de la capitale. Les futurs acquéreurs ne pouvant pas tous acheter au prix actuel du marché.

     
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Alors que le canton de Luxembourg était traditionnellement celui qui enregistrait le plus de transactions, la tendance s’est inversée l’an dernier. Seules 34% des signatures se sont ainsi faites dans la capitale et ses environs, contre 40% dans le canton d’Esch. Une réalité qui n’empêche cependant pas la poursuite de la flambée des prix dans la Ville. Les appartements neufs ont ainsi vu leur valeur croître de 6% en 2014, contre une hausse variant entre +2 et +3% dans le reste du pays.

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Et aucune éclaircie ne semble pointer le bout de son nez pour 2015. À en croire les chiffres publiés mercredi par AtHome, basés sur les annonces publiées sur le portail immobilier, la tendance relevée par le Statec s'est poursuivie sur les trois premiers mois de l'année. L’offre restant inférieure à la demande, les prix poursuivent leur essor. Pour tenter de juguler le phénomène, le gouvernement mise sur une meilleure organisation du Pacte Logement, mais aussi par la mise en place d’«une politique responsable». Cette dernière doit se traduire notamment par la construction d’habitations sur les terrains urbains encore disponibles en lieu et place de réalisations sur des zones plus dispersées.