«Nous avons non seulement reproduit les opérations dans la blockchain, mais aussi déplacé des sommes réelles et investi dans un fonds réel», indique dans un communiqué Saïd Fihri, de KPMG Luxembourg, qui a été impliqué dans le projet. (Photo: Licence C.C.)

«Nous avons non seulement reproduit les opérations dans la blockchain, mais aussi déplacé des sommes réelles et investi dans un fonds réel», indique dans un communiqué Saïd Fihri, de KPMG Luxembourg, qui a été impliqué dans le projet. (Photo: Licence C.C.)

C’est une date qui restera certainement dans l’histoire de l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement. En réussissant à enregistrer une transaction avec des investisseurs via la plateforme FundsDLT, qui s’appuie sur la blockchain, Natixis Asset Management fait en effet figure de pionnière.

Cette opération d’un nouveau genre ouvre la voie à une utilisation systématique de cette technologie, popularisée par la crypto-monnaie bitcoin, qui offre un très grand potentiel à l’ensemble du secteur de la finance.

En effet, la blockchain permet non seulement d’accélérer le processus de transfert d’argent et d’en réduire les coûts, mais aussi d’enregistrer les transactions, et donc la propriété des parts souscrites par l’investisseur, de manière sécurisée.

Nous nous rapprochons d’un produit industriel utilisable dans différentes configurations.

Saïd Fihri, KPMG Luxembourg

C’est la collaboration de plusieurs acteurs de la Place, à la fois des secteurs financier et technologique, qui a permis cette première. Fundsquare (filiale de la Bourse de Luxembourg), InTech (filiale du groupe Post) et KPMG Luxembourg travaillent en effet depuis plusieurs mois sur la création de la plateforme FundsDLT.

«Nous avons non seulement reproduit les opérations dans la blockchain, mais aussi déplacé des sommes réelles et investi dans un fonds réel», indique dans un communiqué Saïd Fihri, de KPMG Luxembourg, qui a été impliqué dans le projet. «Nous nous rapprochons d’un produit industriel utilisable dans différentes configurations: distributeurs, conseillers financiers indépendants, robo-advisors et direct-to-consumer.»

Un nouveau modèle d’infrastructure

Plus qu’une plateforme, FundsDLT est un écosystème pour les fonds, avaient expliqué les sociétés impliquées dans ce projet lors de sa présentation, en décembre. Celui-ci permet aux gestionnaires d’actifs d’avoir accès à un nouveau canal de distribution.

«Nous sommes impatients de voir jusqu’où il sera possible d’aller en termes de performance et d’interopérabilité en temps réel», précise Fabrice Croiseaux, directeur général d’InTech.

Car le potentiel de FundsDLT est loin d’avoir été atteint. Cette première transaction réelle jette les bases d’un nouveau modèle d’infrastructure pour toute l’industrie de la distribution de parts d’organismes de placement collectif (OPC). D’ailleurs, l’équipe de FundsDLT annonce déjà qu’elle «va maintenant étudier d’autres utilisations et d’autres possibilités d’applications dans le domaine du B2B et du B2B2C.»