Depuis octobre 2012, Precision Capital détient 89,92% de la Bil. (Photo: Maison moderne / archives)

Depuis octobre 2012, Precision Capital détient 89,92% de la Bil. (Photo: Maison moderne / archives)

Rumeur récurrente depuis un bon moment déjà, plus précisément lorsque Luc Frieden a pris la présidence du conseil d’administration de la banque (d’aucuns estimant qu’il a pris ces fonctions investi de la mission de la vendre), la cession de la Banque internationale à Luxembourg (Bil) par son actionnaire majoritaire qatari refait de nouveau surface en cette fin de semaine.

Contrairement aux fois précédentes, cependant, la provenance de «l’information» (en l’occurrence l’agence Bloomberg) accrédite un peu plus encore la pertinence du propos, sans toutefois apporter davantage de précisions concrètes.

Et compte tenu du verrouillage absolu de la communication à tous les étages (du service de communication à la présidence du conseil d’administration en passant par la direction générale), il est difficile de savoir dans combien de temps de nouveaux éléments seront connus. Tout juste peut-on interpréter la position «no comment» (à distinguer du démenti formel) comme le signe qu’il se passe en effet quelque chose en coulisses. L’agence Bloomberg évoque d’ailleurs pour sa part «des discussions préliminaires avec des acquéreurs potentiels».

Objectif: «la meilleure banque en Europe»

D’après nos informations, les employés en interne ne sont pas plus avancés sur la question, ce qui ouvre au maximum le champ des possibles, tout en alimentant une certaine nervosité que le climat général actuel dans le secteur bancaire n’est pas vraiment de nature à apaiser.

George Nasra, le CEO de l’actionnaire majoritaire Precision Capital, avait indiqué, en octobre 2015, dans une interview accordée à nos confrères du Lëtzebuerger Journal, vouloir faire de la Bil «la meilleure banque en Europe», par le biais de la mise en place d’un «plan de cinq ans» visant à développer la banque privée au Luxembourg et dans une douzaine de pays cibles sélectionnés.

Ce plan Bil2020 permet à la banque d’envisager «investir pour construire une banque solide, dans la durée», comme l’avait rappelé en novembre 2015, à Paperjam, Hugues Delcourt, le CEO de la banque.

Assemblée générale ordinaire

Actionnaire à 89,92% de la Bil depuis le 5 octobre 2012, (l’État luxembourgeois détenant pour sa part 9,99%), Précision Capital avait déboursé quelque 656 millions d’euros (pour un montant de transaction global de 730 millions d’euros). Si en 2013, aucun dividende n’avait été versé aux actionnaires, il n’en fut pas de même les exercices suivants: 100 millions en 2014, 55 millions en 2015 et 60 millions en 2016, ce qui fait, dans l'escarcelle de Precision Capital, quelque 193 millions d'euros.

On peut supposer qu’à l’occasion de l’assemblée générale annuelle - qui s’est tenue ce jour - et des réunions du conseil d’administration actuellement en cours au siège de la banque, le sujet faisait partie de ceux mis sur la table.