«L’attractivité du Luxembourg, c’est bien plus que sa fiscalité.» Invité d’honneur de la soirée du Paperjam Top 100 2018 organisée ce mercredi soir à la Rockhal, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a profité de l’important parterre d’entrepreneurs présents devant lui pour insister sur la ligne qui sera suivie par le nouveau gouvernement.

Il a ainsi rappelé qu’après une première baisse de 3% de l’impôt des collectivités entre 2017 et 2018, une nouvelle baisse du taux d’affichage de 1% interviendra encore en 2019. «Ce gouvernement veut rester attractif d’un point de vue fiscal, mais dans un contexte européen assumé.»

Le ministre des Finances a donc également précisé que, malgré ce nouveau coup de pouce, la fiscalité n’était plus considérée au Luxembourg comme un facteur d’attraction. «Pour cela, nous misons plutôt sur notre triple A et sur l’innovation», a-t-il insisté.

Le Luxembourg change

Signe des temps qui changent, il a ainsi rappelé que, pas plus tard que ce mardi, la Chambre avait adopté la transposition de la directive européenne contre l’évasion fiscale à 57 voix sur 60.

«C’est important de voir un pays comme le Luxembourg endosser une telle directive au-delà des lignes partisanes», a commenté Pierre Gramegna. «C’est la preuve que le pays a changé, qu’il n’est plus en train de rechercher toutes les niches fiscales.»

Mais dans une vision de croissance soutenable, le ministre des Finances estime que le Luxembourg, et l’Union européenne de manière générale, doit plus insister sur les aspects sociaux.

Au niveau social, l’Europe n’a pas encore réussi à décoller.

Pierre Gramegna, ministre des Finances

«L’Europe est un leader pour les progrès environnementaux, mais au niveau social, nous n’avons pas encore réussi à décoller. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles l’UE est remise en question par de nombreux citoyens. Nous devons travailler sur ce troisième pilier du développement durable.»

C’est en tout cas dans ce sens qu’il explique le choix fait par le nouveau gouvernement d’augmenter le salaire social minimum de 100 euros à partir de l’an prochain. «Nous l’avons fait pour reconnaître que les écarts de richesse entre les riches et les pauvres grandissent partout en Europe et au Luxembourg, et qu’il était donc important d’agir.»