Google a donc décidé de contre-attaquer un peu plus de deux mois après avoir écopé de l’amende la plus lourde jamais prononcée par la Commission européenne en matière de concurrence. Une amende calculée sur la base de la valeur des recettes que Google réalise via son service de comparaison de prix dans les 13 pays de l’Espace économique européen concernés.
Communiqué par le tribunal de l’UE, le recours du géant de Mountain View n’apparaît toutefois pas encore sur le site de la juridiction européenne. Ses arguments restent donc encore mystérieux. La société devait s’acquitter de son amende dans les 90 jours suivant la publication de l’amende, sous peine d’astreintes potentiellement mirobolantes.
<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr"><a href="https://twitter.com/hashtag/Google?src=hash">#Google</a> introduit recours devant <a href="https://twitter.com/hashtag/TribunalUE?src=hash">#TribunalUE</a> contre la décision de la Commission du 27 juin (T-612/17)</p>— Cour de justice UE (@CourUEPresse) <a href="https://twitter.com/CourUEPresse/status/907221415455285250">11 septembre 2017</a></blockquote>
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Le géant américain est visé depuis 2010 par les autorités européennes de la concurrence. Il est accusé de renvoyer les internautes vers son propre comparateur de prix, Google Shopping, lors de recherches effectuées via son moteur de recherche. Ce service créé en 2004 sous le nom de Froogle avait vu son trafic exploser en 2008 lorsque Google a commencé à le surexposer, notamment en le plaçant d’office en haut de la première page des résultats de son moteur de recherche. Son trafic a ainsi, selon l’enquête de la Commission, été multiplié par 45 au Royaume-Uni et par 35 en Allemagne. Tandis que les autres comparateurs de prix voyaient leur fréquentation chuter.
«Ce que Google a fait est illégal au regard des règles de concurrence de l’UE», avait souligné Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence, au mois de juin. «Elle a empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d’innover. Et surtout, elle a empêché les consommateurs européens de bénéficier d’un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l’innovation.»
Le tribunal de l’UE doit statuer sur la licéité de cette amende pour abus de position dominante. La stratégie du géant américain n’est pas encore connue. Mais cette procédure sera observée de près, que ce soit dans l’UE ou aux États-Unis, qui n’apprécient guère de voir leurs sociétés épinglées outre-Atlantique.