Laurent Schmit: «Par ses portefeuilles ministériels, il est certainement le ministre le plus puissant du gouvernement.» (Photo: Matic Zorman)

Laurent Schmit: «Par ses portefeuilles ministériels, il est certainement le ministre le plus puissant du gouvernement.» (Photo: Matic Zorman)

Comment décrivez-vous le style ou/et le caractère personnel du vice-Premier ministre, Étienne Schneider?

«Étienne Schneider se caractérise par son pragmatisme et sa jovialité – des traits qu’il partage avec des personnalités comme Jean-Claude Juncker ou Xavier Bettel. Son franc-parler fait de lui un ‘bon client’ pour les journalistes.

Comment décrivez-vous sa manière de faire de la politique, respectivement de gouverner, ou du moins de diriger ses ministères?

«Étienne Schneider s’affiche comme un homme politique qui avance d’un pas déterminé. L’initiative Rifkin ou le projet ‘space resources’ sont des coups politiques qui assurent à Schneider une allure visionnaire. Le risque est pourtant qu’il s’agit avant tout de marketing politique. Certes, Étienne Schneider est un des rares ministres qui a su s’entourer d’une équipe de fonctionnaires dévoués et compétents. En revanche, le processus Rifkin s’essouffle et le ‘space mining’ ne fait pas gagner des élections. 

Étienne Schneider est-il, selon vous, le moteur du gouvernement actuel?

«Par ses portefeuilles ministériels, il est certainement le ministre le plus puissant du gouvernement. Par l’initiative Rifkin, il a su rallier l’ensemble de la majorité à un projet commun. Or, il n’est pas un ‘teamplayer’ comme Xavier Bettel et essaye de plus en plus de se démarquer des autres partis de coalition. Sa rivalité avec Bettel dans le dossier Google en est un exemple.

Qualifiez-vous Étienne Schneider plutôt de socialiste ou de libéral?

«Étienne Schneider ne semble pas se soucier de ces catégories, mais il reste enfermé dans une famille politique. Il est socialiste dans le sens qu’il favorise l’intervention de l’État dans l’économie, surtout par le biais des entreprises dont l’État est l’actionnaire principal, comme Post ou Creos. Ses tendances libérales s’affichent lorsqu’il s’est prononcé dans un premier temps pour la libéralisation des heures d’ouverture, avant de rebrousser chemin, tenu compte des sensibilités de son parti et de l’OGBL.

Croyez-vous qu’Étienne Schneider a des chances de devenir un jour Premier ministre?

«Ses chances de devenir Premier ministre dépendent moins de lui que de son parti. Pour le moment, cela semble assez improbable.»